In het kader van een maand van
wereldwijde mobilisatie rond het thema, eist de Groep Hier En Nu!,
belgieqse afdeling van de Anarchistische Federatie de onmiddellijke
vrijlating van Georges Ibrahim Abdallah!
« Zelfs wie de
honger van Georges naar een socialistische revolutie niet deelt;
zelfs wie enkel begaan is met de bescherming van de meest elementaire
mensenrechten, moet erkennen dat 37 jaar gevangenis een schande is.
Haal hem er uit. »" (Pierre Stambul)
« Sommigen zijn
misschien verrast dat anarchisten begaan zijn met het lot van een
communistische gevangene. Dat is een vergissing want de strijd van de
anarchisten is een strijd voor het meerdere goed van allen, niet
alleen voor anarchisten. » (Philippe
Arnaud, Cercle Libertaire Jean-Barrué in Monde Libertaire,
nummer 1809, september 2019. Te lezen :
https://www.monde-libertaire.fr/?article=Perpetuite_reelle_:_vengeance_dEtats_contre_Georges_Ibrahim_Abdallah
Groep Hier En Nu !
(AF)
31 Oktober 2021
Dans le cadre du mois de
mobilisation, le groupe Ici et Maintenant de la Fédération
anarchiste (Belgique) exige haut et fort la libération de
Georges Ibrahim Abdallah !
«
Mais même si on ne partage pas la soif de révolution
socialiste de Georges, si on est simplement attaché à la
défense des droits humains les plus élémentaires,
37 ans de prison, c’est une infamie. Sortons-le de là. »
Pierre
Stambul
« Certains
pourraient trouver étonnant que des anarchistes s’intéressent
au sort d’un prisonnier communiste. C’est une erreur car
le combat anarchiste ne se mène pas, loin de là, que
pour le bénéfice des anarchistes mais pour toutes et
tous. »
Philippe
Arnaud, Cercle libertaire Jean-Barrué - in Monde Libertaire,
n°1809, septembre 2019 – à (re)lire sur le site du
ML :
https://www.monde-libertaire.fr/?article=Perpetuite_reelle_:_vengeance_dEtats_contre_Georges_Ibrahim_Abdallah
Groupe
Ici & Maintenant (FA)
le 31 octobre 2021
Maxime à la
guitare et au chant, R–Man à la guitare et EsGibt aux
machines et aux chœurs. C’est un trio devant lequel tu
ôtes ton galérien ou ta bâche. Une machine
musicale infernale : La Marmite. Dès qu’il s’y
met, il sort son flingot libertaire. Et pas du genre à se
déballonner. De l’électro,
du riff alternatif, de la boîte à rythme. Puis du texte.
Lorsque t’as fini l’écoute d’un album, ton
ciboulot se sent bien. T’as l’impression d’avoir
écouté
un épisode de « C’est pas sorcier » pour les
arsouilles anarchistes ! Avec EsGibt à la manœuvre
et
Sandro du groupe Ici & Maintenant (FA) pour recueillir le
bouillon.
Sandro :
Sur
l'album Le
Sang Bouillant,
on croise Jean-Baptiste Clément, Richepin, Rosa Holtz,
Brassens, Garcia Oliver et Durruti... On sent où on fout
les pieds !
EsGibt :
Il est vrai qu'il y a sur cet album 4 reprises sur 13 morceaux :
Giroflée Girofla (avec le texte antimilitariste et antiguerre
écrit en Allemagne par Rosa Holtz en 1935), La petite
Hirondelle (tel quel, en clin d'œil contre la propriété
privée), Les Philistins (le texte de Jean Richepin mis en
chanson par Georges Brassens). Et enfin une réinterprétation
électro-punkoïde de la Semaine sanglante, écrite
par Jean-Baptiste Clément après le massacre des
insurgés par les Versaillais sur les barricades de la Commune,
chanson que nous avons eu la grande émotion de chanter un jour
avec Francesca Sollevile, venue jouer au Cheval déchaîné,
notre petite salle de concerts, accompagnée par sa pianiste
fidèle, Nathalie Fortin. C'est Francesca, avec Mouloudji et
Mestral, qui enregistra en 1971 l'album « La commune en
chantant », chansons d'un spectacle du même nom
qu'ils portèrent à l'époque de nombreuses fois
sur les planches. Nous avons un peu adapté le morceau pour
qu'il s'intègre dans notre set, et nous avons changé la
dernière strophe de la Semaine sanglante en « A
quand la fin de la terreur, de la justice et du travail ? »,
au sens où le travail et la justice font partie de la société
marchande, du capital, dont il s'agit pour la révolution
sociale de se défaire à la racine.
A
ces 4 morceaux s'ajoute Golpe por Golpe (Coup pour coup) auquel tu
fais allusion car la voix qu'on y entend est celle d'un discours que
Garcia Oliver prononça en 1937 sur la tombe de Durruti
(extraite ici du film fort intéressant « Ortiz,
général sans dieu ni maître » réalisé
en 1996 de Ariel Camacho, Phil Casoar et Laurent Guyot). Comme nous
l'expliquons dans le livret du disque, Garcia Oliver parle là
avec justesse des groupes anarchistes Los Solidarios (1923) et
Nosotros (1931) dans lesquels il milita activement avec Durruti et
Ascaso, alors qu'au moment de prononcer ces mots, il est totalement
compromis en tant que l'un des 4 « ministres anarchistes »
dans le gouvernement républicain de Largo Caballero,
gouvernement opposé au mouvement révolutionnaire en
cours et soutenu par les dirigeants de la CNT, qui ont appelé
à renoncer à l'instauration du communisme libertaire au
profit (et c'est le cas de le dire) de la guerre antifasciste et du
productivisme industriel de guerre. Les recherches et publications du
collectif des « Giménologues » sont
assez passionnantes à ce sujet.
Comme
l'ont affirmé Los amigos de Durruti en 1937, « L'unité
antifasciste n'a été que la soumission à la
bourgeoisie... Pour battre Franco, il fallait battre Companys et
Caballero. Pour vaincre le fascisme, il fallait écraser la
bourgeoisie et ses alliés staliniens et socialistes. Il
fallait détruire de fond en comble l’État
capitaliste (...).
L'apolitisme anarchiste a échoué ».
Dans Golpe por Golpe, nous jouons donc en quelque sorte le Garcia
Oliver révolutionnaire contre lui-même... On peut
rappeler par ailleurs que la France du Front Populaire ferma ses
frontières aux réfugiés espagnols, avant de les
parquer en dernier recours dans des camps infâmes où
beaucoup périront.
Cet
emprunt à l'anarchisme révolutionnaire en Espagne de
même que les reprises évoquées plus haut sont une
façon pour nous de nous relier à un fil historique
révolutionnaire, et de critique sociale, qui s'est exprimée
par les armes, par le texte, par la parole, par la chanson aussi.
Sur
l'album suivant, Travail-Famine-Patrouille, on trouve une reprise du
« standard » de René Binamé,
« Vocations », de même qu'une
réinterprétation des « Robots »
de Kraftwerk en « Robots-Citoyens-Soldats » et
d'un vieux standard belge de l'électro, « U-Men »,
adapté en langue wallonne, le dialecte de la partie
francophonisée de la Belgique. Le prochain album ne devrait
cette fois pas comprendre de reprise…
S :
Sur de
l'électro qui coudoie des sons venus tout droit du
rock alternatif. Deux grosses influences musicales?
EG :
Haaa on ne peut rien te cacher... Si l'on remonte un peu en arrière,
certains des premiers morceaux de La Marmite avaient existé
sous d'autres formes dans des formations antérieures de notre
chanteur, Maxime. Depuis 2012, on a fait évoluer la boîte
à rythme assez « Béru » des
débuts vers un son et des séquences plus électros,
avec des basses-synthés, des samples, et les claviers que je
joue en concert, et toujours les guitares bien sûr... Les
machines ne sont jamais que des outils, qui accompagnent d'ailleurs
assez bien une démarche musicalement « punk »
(d'où l'essor de l'électro-punk) : une énergie
assez brute peut être lancée (tout seul ou en groupe)
avec peu de matériel, énergie sur laquelle on pose le
reste. Le punk a frayé dès les années 80 avec
l'électro, en version dure ou version pop, et La Marmite se
situe dans cette filiation hybride.
Nos
morceaux sont clairement impulsés dans une optique de jeu en
concert, avec l'énergie qui peut s'y déployer, la
disto, les amplis (guitares et claviers). En même temps, que ce
soit avec le côté chanson comme avec le côté
exploration sonore ou que ce soit avec le côté plus
accessible comme avec le côté plus rugueux, industriel,
on taquine (ou l'on pervertit, c'est selon) gentiment les standards
du genre. Ce n'est pas propre à La Marmite, mais la manière
dont on le fait y donne son cachet particulier, je pense.
En
concert « ça envoie » de manière
jubilatoire, sonore et textuelle, mais toujours en se mettant en
position de connivence, pas juste pour « atomiser »
le public. Si la connivence devait foirer, le concert foirerait, ou
serait simplement « exécuté », au
double sens de « presté » et « tué ».
On a de la rage contre cette société marchande qui
s'oppose radicalement à notre humanité, aux besoins des
êtres vivants, mais les groupes « très fâchés
et très méchants » sur scène et sur
disque, je trouve cela un peu fatigant. Plutôt la connivence :
ce qui nous lie, contre ce qui nous détruit.
S :
En
juin 2018, sort le deuxième album: Travail
- Famine - Patrouille.
C'est prémonitoire comme truc ! En ces temps de
souricière sanitaire...
EG :
Ha, bonne question ! Évidemment, ce qui peut paraître
prémonitoire est surtout dû au fait que l’État
a été peu surprenant depuis l'apparition de ce
Covid-19. Au-delà des incohérences de gestion, c'est
quand même fondamentalement le « business as usual »
qui a été sauvé, de la production à la
finance en passant par la répression. Certains ont voulu y
voir un « retour de l’État » qui,
face à une pandémie, aurait repris la main au prix de
contraintes imposées à la machinerie économique.
L’État semble en effet parfois « faire face »
à l'économie, parce qu'il est censé assurer sur
le long terme le cadre (et la paix sociale) dans lequel pourra
continuer à se déployer la voracité du profit ;
il n'en reste pas moins un appendice de l'économie, au service
de celle-ci.
Face
à la pandémie, les courants souverainistes (de
droite comme de gauche, faut-il le rappeler), parfois très
virulents contre les gouvernements, réclament en fait plus
d’État « au service de la Nation »,
et voient dans l'internationalisation des gestions de crise
(notamment sanitaire) une dépossession de la souveraineté
nationale au service des multinationales, etc. Aussi loin qu'aille la
dénonciation des intérêts financiers colossaux en
jeu, c'est du vent si l'on laisse intouchable le mode de production
capitaliste lui-même, et l'exploitation. Aussi loin qu'aille la
dénonciation de la corruption, des conflits d'intérêts,
des politiques menées au service du profit (ce qui est une
réalité), c'est du vent si l'on ne s'en prend pas à
la politique elle-même, ce fossoyeur en chef des luttes.
A
ces aspects se sont ajoutés les questions de la santé,
de la science, de la médecine, sur laquelle la critique
révolutionnaire est en général bien faiblarde
voire très absente, et acculée, pour contrer le
discours dominant, à s'appuyer sur la parole de scientifiques
certes dissidents et ostracisés mais qui ne sont porteurs
d'aucune perspective d'émancipation réelle. Or c'était
sans doute l'une des premières choses à souligner :
lorsque l’État, les institutions sanitaires nous parlent
de notre santé, ils ont déjà un cadavre dans la
bouche... Et lorsque l’État profite du désastre
sanitaire (qu'il contribue sans cesse à produire et aggraver)
pour casser la vague de lutte internationale de 2019-2020, il empile
les cadavres de plus belle. Là aussi la critique radicale a à
se distinguer de la politique-fiction « alternative » :
l'opportunisme marchand et répressif qui s'organise (y compris
dans des instances officieuses, hors de vue) et se déchaîne
en lançant une soi-disant « mobilisation générale
contre le virus » ne signifie pas pour autant que tout
cela aurait été préparé et écrit
d'avance. Notre prochain album, intégralement écrit
durant cette période, sera assez marqué par tout
cela...
Pour
en revenir à « Travail-Famine-Patrouille »,
titre de notre dernier album et de sa plage titulaire, il nous est
venu d'un graffiti durant le mouvement contre la « Loi
travail » en France en 2016. Le thème du travail
est assez récurrent dans nos chansons, car c'est évidemment
le lieu de l'exploitation et de l'aliénation de nos vies, bien
au-delà du temps et de l'espace dédiés aux
heures payées…
Plus
d’infos : http://www.aredje.net/la-marmite
Les
albums de La Marmite sont disponibles en France chez votre disquaire,
grâce à Distribution de la Zone Mondiale
Cette
interview a été publiée initialement dans le
Monde Libertaire n°1830, juillet-août 2021. Disponible à
l’achat au numéro pour 2€ :
https://monde-libertaire.net/abonnements/au-numero/53-monde-libertaire-n1811.html
« L'aliénation
se définit comme étant la perte de la liberté
naturelle à laquelle tout être humain peut prétendre.
Liberté de mouvement, de pensée, de décision et
d'exécution, dont la dépossession réduit celui
ou celle qui en est la victime au rang d'objet. C'est-à-dire
au rang d'un animal de labeur ou d'une bête d'agrément.
Mais ce jour-là a également commencé la lutte de
l'esclave - de l'aliéné - Pour reconquérir
sa liberté et ce second phénomène a pris le nom
de lutte de classes. »
Maurice
Fayolle, Réflexions sur
l'anarchisme, 1965
La
situation économique des masses laborieuses s'est vachement
détériorée avec les crises successives. La
généralisation du chômage covid a amputé
les salaires pour des millions de salarié.e.s. Sans oublier le
blocage des salaires pour 2021/2022.
Les
prix à la consommation flambent et tout particulièrement
ceux de l'énergie et nous ne sommes qu'aux portes de l'hiver !
La
gazette syndicale la Fédération Générale
du Travail de Belgique (FGTB) vient de balancer quelques chiffres
interpellants :
•
8,4% de prolétaires
bossant en Belgique ne peuvent plus aujourd'hui se permettre
d'allumer le chauffage
•
2.152.000 de personnes
risquent de tomber dans la pauvreté ou l'exclusion sociale
•
29% des familles
monoparentales avec enfants ne gagnent pas assez de flouze pour
couvrir tous les besoins de la smala
La
flambée des prix et la précarité croissante
reposent avec force la question du pouvoir « d'achat »,
des salaires et du partage des richesses, en partant des intérêts
des travailleuses et des travailleurs.
Car
comme le souligne le mensuel « La Forge »
d'octobre :
«
Qu'est-ce d'autre que le salaire dans la société
capitaliste si ce n'est ce qui permet le renouvellement de la force
de travail pour, jour après jour, perpétuer le
processus de travail et donc la possibilité d'acquérir
le nécessaire pour vivre et subvenir à ses besoins et
ceux de sa famille. »
Que
le Capital (avec le soutien de l'État) ait intérêt
à bloquer ou baisser les salaires pour se faire un maximum de
fric, ça paraît logique dans cette société
capitaliste.
Ce
qu'il y a d'intéressant, c'est qu'on a devant les mirettes les
contradictions entre les intérêts des prolos (la
majorité de la population) et cette dictature du profit. Ça
remet la question des salaires au centre des revendications et de la
contestation sociale. Un retour aux fondamentaux de la lutte des
classes.
Nous
espérons que l'accumulation des colères nous mettra
dans l'obligation de lutter. De défendre nos intérêt
contre ce système basé sur l'exploitation, la course au
pèse et la concurrence exacerbée. De mettre enfin en
pétard nos frangines et nos frangins !
Jennifer
Assoudé
Groupe
Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération
anarchiste
Eugène Pottier est né
le 4 octobre 1816 à Paris. Ce nom te dit quelque chose ? Non ?
Et si on te dit : "C'est la lutte finale, groupons-nous et
demain..." Ah ! Je vois une petite lueur insurrectionnelle...
que dis-je : une grande flamme révolutionnaire illuminer ton
œil ! Le rapport avec l'Eugène ? Eh ben, pardi ! Il en
est l'auteur, de ce chant, de cet hymne, de cet étendard ! Et
comment donc t'est-ce que ça s'est produit ? On te raconte ça
en images !
Art
Chiviste, groupe Ici & Maintenant de la Fédération
Anarchiste