Ici et maintenant

Groupe belge de la Fédération anarchiste

Farines animales : les profits de l’agroalimentaire aux dépens des animaux et des êtres humains

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L’encéphalopathie spongiforme bovine, la maladie de la vache folle, Creutzfeldt-Jakob, les scandales alimentaires, c’est oublié ? Hier, dans les supermarchés, les mercantis à la solde du capitalisme proposaient des aliments de basse qualité (viande, élevage laitier, poulets de batterie, tous nourris aux fameuses farines). On utilisait les cadavres ou les carcasses d’animaux réduits en poudre pour nourrir les cheptels.

L’expression “farines animales” recouvre l’ensemble des carcasses animales utilisées dans l’alimentation des élevages : viande, tendons, plumes, graisses, os, poils... Nourrir les animaux à un faible coût. Des empoisonnements alimentaires étaient sciemment mis en œuvre pour satisfaire la course au profit capitaliste.

Résultats: scandales alimentaires, animaux titubant, maladie neurodégénérative touchant les vaches, et pouvant se transmettre à l’humain, l’abattage de millions de bovins et la mort de centaines de personnes causée par la maladie de Creutzfeldt-Jakob...

Cette logique est inscrite dans les lois du capital. Rien n’y échappe, ni la production de nourriture, ni bien évidemment les conditions d’élevage et d’abattage des animaux. Les farines animales sont aujourd’hui à nouveau autorisées comme aliment dans l’élevage des poissons. Cette autorisation devrait être élargie à l’élevage des porcs et des poulets, mais pas des bovins. La Commission européenne a fait une proposition en ce sens, dans le cadre de son “Greendeal”... L’association des consommateurs Test Achats fulmine : “On dit au consommateur : 'ne vous inquiétez pas, il y aura des balises'. Mais il y a déjà eu des balises par le passé et ça n’a pas empêché l’apparition de certaines crises alimentaires notamment parce qu’il y a des fraudes.”

Balises, vache folle ou pas, c'est tout ce système qu'il faudra remplacer, si nous voulons que l'économie soit au service des peuples, et non la collectivité au service d'une minorité de profiteurs. La folie, c’est celle de la loi des bénéfices et de la bourgeoisie !


Groupe Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération Anarchiste



Mawda, ni oubli ni pardon

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Ce 25 mai 2021, la Marche des Migrant·e·s appelait à un rassemblement symbolique à La Louvière en mémoire de Mawda, de toutes celles et ceux qui ont trouvé la mort sur le chemin de l’exil et aussi pour revendiquer une autre politique migratoire.

Le collectif propose également à la Ville de dédicacer un espace au nom de Mawda Shawri. Et nous étions bien loin des braillements racistes des « gens bien » et de la ségrégation, acceptée et théorisée en Europe, de millions de travailleuses et travailleurs d’origine étrangère. On pensait à ces malheureux·ses abandonné·e·s à la noyade ou laissé·e·s dans des embarcations en pleine Méditerranée, on pensait à ces millions de sans-papiers exploité·e·s dans les champs, les arrière-boutiques, les hôtels, les chantiers-usines. Et aux autres, emprisonné·e·s dans des « centres » ou des camps de concentration en Libye, en Turquie ou en Grèce.

Car pour nous, anarchistes et internationalistes, les salarié·e·s du monde entier ont les mêmes intérêts, vivent les mêmes galères. Au-delà de toute différence de langue, couleur de la peau, religion, nationalité, ils sont unis par leur condition de prolétaires, c’est à dire par l’appartenance à une seule classe. Une classe qui produit, à elle seule, toute les richesses sociales et qui est opprimée et exploitée par les bourgeoisies de tous les pays.

Alors oui, nous affirmons que le capitalisme, c’est la guerre ! La recherche de la puissance économique, la course au pognon, la folie des bénéfices poussent à la confrontation des États impérialistes. La guerre, c’est la lutte pour le partage de la plus-value mondiale, produite par les travailleuses et les travailleurs. Du pétrole ici, du gaz là-bas, une main-d’œuvre quasiment gratos de ce côté-ci, là de l’uranium...

Ce chaos impitoyable, créé par les pleins aux as et leur système, est cruel pour les populations. D’après les Nations-Unies, plus de 70 millions de personnes fuient « les conflits, les guerres, les persécutions » (1). Les grandes puissances impérialistes se livrent bataille sur notre dos. Alors, va falloir accepter nos frères et sœurs de misère ! Rejeter les bêtises proclamées et aboyées par les racistes, les souverainistes, les nazillons et les xénophobes ! C’est le principe de classe qui nous anime : nous sommes sûrs qu’avec elles et eux, notre classe sera plus solide dans sa lutte contre la bourgeoisie.


Jean Passe et Demeyer, Ici & Maintenant, groupe belge de La Fédération Anarchiste



(1) Dans le chaos mondial de l’impérialisme, Comités Internationalistes, 2019

Nation s’esquinte à nous faire gerber

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Un truc qui revient tout le temps, c’est la crasse. Tu peux passer ton temps à astiquer, nettoyer, frotter, la crasse finit toujours par refaire son apparition. Souvent ça commence dans les coins sombres, les recoins bien cachés, les sales petits coins… Pendant un temps, tu te dis que ça y est, c’est propret, et pour longtemps. Parce que tu passes pas ton temps le nez dans les sales petits recoins.

Puis tout à coup, ça y est, tu la vois. La crasse a fait son retour, bien visible, plus dans les sales petits coins, mais au grand jour. Elle commence à se nicher un peu partout. Elle essaye même de te convaincre et de convaincre son monde que la crasse, en fait, c’est le comble de la propreté.

La crasse porte un nom, elle porte cent noms, elle en porte tant que ça finit par entraîner des confusions. La crasse fait tout ce qu’il faut pour qu’on se trompe, pour faire croire que son combat, c’est celui des pauvres gens, des exclus du système. Elle s’arrange pour devenir l’imposture suprême, en essayant de contaminer avec ses sales pattes le trésor des luttes sociales. Elle te dit, la crasse, que les politicards, c’est tous des vendus. Que le système est pourri. Elle te fait miroiter qu’il faut leur faire payer et qu’elle se propose de leur présenter l’addition. Mais au final, elle ne cherchera rien d’autre qu’à prendre leur place et à devenir les nouveaux pourris du système. Intimidations, violences, passages à tabac… Elle dénonce même la violence policière pour mieux parler de dictature, alors que la crasse, ce qu’elle veut, c’est établir la sienne de dictature. Le règne de la crasse.

Alors nous, on pense que dans certains cas, un bon coup de brosse est nécessaire. Pour ce faire, on a opté pour une action unitaire antifa avec des camarades communistes, à Roux, sur la pierre commémorant le massacre d’ouvriers et d’ouvrières, en 1886, sur laquelle la crasse avait essayé de se déposer. Ouais, tu as bien lu. Nation a couvert de gerbe le monument de Roux, au nom des prétendues « valeurs sociales » les poussant, comme ils disent, à commémorer le 1er mai. Or tu le sais, le 1er mai représente un moment qui appartient à la lutte sociale. Il ne suffit pas d’arborer un drapeau rouge et noir pour devenir subitement le héraut de la cause ouvrière. La crasse reste la crasse. Des facho restent des fachos.

Ils sont suprémacistes blancs, ils sont l’extrême-droite. Ils s’appellent Nation, Génération identitaire, ou qu’importe le nom sous lequel ils officient, qu’ils s’infiltrent dans les rangs même des mouvements radicaux populaires, ou qu’ils jouent la carte de la respectabilité parlementaire… Ce n’est pas eux qui incarnent la mémoire des luttes sociales. Ils ne l’incarneront jamais. Ils ne seront jamais que les nervis d’un pouvoir ultra autoritaire.

Pour nous anarchistes, le pouvoir ne doit pas être conquis, il doit être détruit. Notre nation, c’est le monde. Notre loi, c’est la liberté. Vive l’anarchie !


Groupe Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération anarchiste

Mai 2021


Sandro Baguet : des collages immédiats

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L’art, l’anarchie et tout le toutim. On a eu envie d’en parler avec le copain Sandro Baguet. Sandro est militant libertaire et artiste plasticien depuis belle lurette, auteur de collages, d’encres et d’acryliques. Il a illustré plusieurs ouvrages toujours en lien avec les luttes sociales et ouvrières. Il fait également partie du groupe belge de la Fédération anarchiste Ici et maintenant. Christophe a recueilli ses paroles au cours d’une interview, à la Maison des huit heures à Charleroi. Retour sur une conversation autour de la lutte ouvrière, du punk et de l’engagement social ! [Cet article a été publié initialement dans le Monde Libertaire n° 1819, dans le dossier d'été consacré à l'art-narchie. Depuis, Sandro a également illustré la Une du numéro 1821 et continue son travail de collagiste.]

Lire la suite de Sandro Baguet : des collages immédiats

Élimination de la discrimination raciale, vite !

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La Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale est célébrée chaque année le 21 mars, pour commémorer ce jour de 1960 où, à Sharpeville (Afrique du Sud), la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d'une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposées par l'apartheid.

Le système capitaliste n’aurait pas pu devenir la structure mondiale qu’il est aujourd’hui sans l’oppression coloniale des populations d’Afrique, des Amériques et d’Asie, ni la traite des esclaves. Le racisme fait partie de son fonctionnement. Il se sert des différences raciales et régionales pour dresser les exploité·e·s les un·e·s contre les autres, pour les empêcher de s’unir contre leur véritable ennemi, la minorité qui les exploite en se remplissant les poches d’oseille : la bourgeoisie, les riches, les affairistes !

La classe des travailleuses et des travailleurs n’a rien à attendre de toutes ces divisions religieuses, nationales et raciales. Les nébuleuses populistes nous poussent à la zizanie alors que nous, les exploité·e·s de tous les pays et de toutes les couleurs, avons le même intérêt à nous défendre des agressions brutales contre nos conditions de vie, contre les blocages et les réductions des salaires, le chômage, les expulsions, contre la diminution des prestations sociales et l’allongement de l’âge de la pension, contre la violence de l’État capitaliste et ses keufs, contre toute forme de contrôle aux frontières. Notre classe sociale doit songer à se rassembler. Unissons nos forces ! Il nous faut réfléchir afin d’organiser la société sur de nouvelles bases. C’est impérieux, c’est nécessaire.

Nous ne devons jamais perdre de vue que nos ennemis n’ignorent rien des conséquences des dispositifs politiques et policiers qu’ils établissent. S’ils le font en connaissance de cause, ils sont doublement coupables, d’atteinte à la vie d’autrui et de mensonge. Le racisme d’État tue, en mer, dans les aéroports, dans les centres fermés. Nous ne devons pas non plus perdre de vue le racisme ordinaire, attisé par des groupes et partis d’extrême-droite, appelant régulièrement à la violence et à la haine xénophobes. La vieille recette qui consiste à monter les prolétaires de tous pays les un·e·s contre les autres continue de faire florès, surtout lorsque les peurs et les frustrations générées par l’exploitation capitaliste laissent quantité de personnes démunies et vulnérables, surtout dans les milieux populaires.

C’est aussi à nous, groupes et mouvements de lutte sociale, de ne pas abandonner le terrain aux populistes et aux confusionnistes de l’extrême-droite raciste. C’est à nous d’annoncer à nouveau des horizons d’espoir et de solidarité adelphiques. Sans tomber dans les travers d’un universalisme intransigeant. En comptant réellement sur la diversité des sensibilités, des cultures et en s’enrichissant réciproquement des pratiques de liberté et de délibération en provenance de tous horizons. A nous enfin, de ne pas laisser la prérogative de la lutte antiraciste aux partis, syndicats et associations subsidiées, corps intermédiaires détenteurs de la bonne conscience et du paternalisme petit-bourgeois. C’est en luttant contre les privilèges que nous pourrons avancer vers une société d’égales et d’égaux, pour l’émancipation des peuples et une société autogérée.


Groupe Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération, 21 mars 2021



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