Les travailleuses et
travailleurs belges vivent de sales quart d’heure, ces derniers
temps. Les patrons ne leur font pas de cadeaux, trop empressés
de faire de la lèche aux actionnaires. Ah mais oui, mi pti fi,
les cadeaux, c’est pour eux ! Cette fois, c’est au
tour d’Avery-Denisson, entreprise mondiale de science des
matériaux spécialisée dans la conception et la
fabrication d'une grande variété d'étiquettes et
de matériaux fonctionnels, implantée à Soignies.
L’entreprise annonce le licenciement collectif de 245
travailleurs sur les 556 occupés actuellement.
Tu
te dis que, cré nom, c’est un sale coup pour ces
familles qui vont de rapprocher un peu plus de la précarité.
Un sale coup pour la région du Centre déjà bien
vilainement appauvrie. Mais t’oublie p’têtre que le
monde politique a permis à l’entreprise de bénéficier
d’importantes réductions d’impôts et de
cotisations sociales ces dernières années, à,
hauteur de 7,4 millions d’euros, tu te figures un peu ? Du
coup, ça veut dire : sale coup pour la collectivité,
autrement dit pour toi, parce que si t’y penses, c’est
ton flouze qui a permis d’enrichir un peu plus les fossoyeurs
d’emplois de cette multinationale.
Oui
mais, faut que les entreprises restent compétitives, c’est
la loi du marché qui veut ça. Tiens donc ?! Les
bénéfices réalisés grâce aux
travailleurs et
travailleuses de
l’entreprise se sont montés à 9,91 millions
d’euros ces trois dernières années.
Toi,
t’as un problème dans ta vie, tu quémandes au
CPAS et c’est remboursable... Eux, ils nous virent et ils
empochent le pèze de la collectivité. Cherche donc
l’erreur.
Faire
des bénéfices, mais ne pas se priver de faire le
sacrifice de centaines d’emploi. C’est la logique
capitaliste à l’oeuvre. Inverser l’ordre des fins
et des moyens. Les fins : l’enrichissement personnel des
actionnaires, la concentration du capital dans les mains de quelques
uns. Les moyens : automatiser
et moderniser l'outil afin de le rendre performant
(c’est eux qui
causent), ce qui se traduit en licenciement collectif de presque la
moitié des effectifs. On sabre dans le « coût
humain »… Le « coût du travail »…
Baltringues, va ! Le travail ne « coûte »
pas, puisque ce sont les travailleurs et travailleuses qui produisent
les richesses.
Le
capitalisme, c’est la mafia. Des parasites. Les vraies
racailles, c’est
eux.
Albert
Lingot, groupe Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération
anarchiste
Collage
papier de Robert Varlez
Subitement, y a comme un
malaise. Comme qui dirait, y a même du monde qui tombe des
nues. Faut y rire, faut y pleurer ? Pour l’heure, on n’en
sait trop rien. Mais voilà que la série noire des
exactions patronales se poursuit, au dépens, tu t’en
doutes, des travailleurs et des travailleuses. On a l’air de se
réveiller avec la drôle de conscience des lendemains de
veilles trop arrosées. Gueule de bois carabinée.
« Mince alors ? L’abus d’alcool, ça
fiche donc mal au crâne ? » Au rayon des
grandes nouvelles, on peut aussi ajouter qu’on a découvert
l’Amérique. Que l’eau ça mouille. Ou que la
nourriture pour chats a un goût de nourriture pour chats.
Bref,
tout se passe comme si, tout à coup, on s’apercevait que
les patrons et les actionnaires se moquaient comme d’un
pastille de chlore dans leur piscine chauffée du sort des
travailleurs et des travailleuses qu’ils exploitent sans
vergogne.
Alors
sans rire, vous attendiez quoi du monde de la grande distribution et
des grandes surfaces ? Intermarché, Mestdagh et
maintenant Delhaize. On passe à la franchise à tire
larigot. Te résumer le machin : travailler plus pour
gagner moins. Flexibilité, rentabilité, qu’ils
disent. Exploitation, qu’on répond ! Foutage de
gueule !
Le
monde syndical se mobilise. Les travailleuses et travailleurs sont en
colère. Et ils ont bien raison. N’empêche. On en
a gros sur la patate, parce que le signal d’alarme, on l’avait
tiré déjà en décembre 2022 et les mois
qui ont précédé. Makro, tu te rappelles ?
Enseigne bien connue, fleuron de la grande distrib’ pendant des
décennies. Plus de 1300 travailleuses et travailleurs laissés
sur la carreau le 30 décembre dernier, bonne année et
bonne santé, merci et bon vent ! Et tout ça
réalisé par le biais d’une merveille de petite
escroquerie légale, qu’on appelle une PRJ… et qui
s’assied de bon cul sur la Loi Renault. Oui, on l’a un
peu mauvaise parce que pour les 1400 de Makro, on n’a pas vu de
mobilisation. Ou si peu. A part quelques délégué·e·s
courageux·ses et motivé·e·s, sur le
terrain. Nous, on avait écrit à l’époque :
« Le licenciement sans préavis des 1.400 de Makro
est un test. Demain, ça sera vous ! »
Il
n’est pas encore question de licenciement dans le cas de
Mestdagh et Intermarché, ni de Delhaize. Mais c’est la
même dynamique à l’œuvre. Le mépris
de classe, le contournement du dialogue social par tous les moyens, y
compris l’intimidation, et tout ça pour continuer à
permettre à des actionnaires pleins aux as d’engranger
encore plus de profits. Par ailleurs, le grand patron
d’Ahold-Delhaize, Frans Muller, a touché en 2022 un
salaire de plus de 6,5 millions d’euros. Entreprise en
perdition ? Absolument pas ! Simplement ceci : saquer
dans les conditions économiques et les conditions de travail
du personnel pour continuer à assurer de gras dividendes à
de gras actionnaires.
Si
nous autres, anarchistes, tenons ce discours du « On vous
l’avait bien dit ! », c’est pas pour nous
faire mousser. Mais simplement rappeler qu’il n’y a pas
de compromis possible avec nos ennemis de classe. Le grand patronat
n’a d’autre finalité que celle de l’enrichissement
personnel. Pour nous anarchistes, il n’y a pas d’autre
voie que de faire barrage à cette engeance capitaliste. Bien
sûr, nous affirmons notre solidarité sans réserve
avec le personnel en grève de la chaîne Delhaize. Bien
sûr que la lutte pour les conditions économiques
s’impose à court terme. Mais si nous voyons plus loin,
nous plaçons l’expropriation comme le moyen, le seul
moyen d’établir les bases d’une société
visant à assurer le bien-être de toutes et tous comme
finalité ultime.
Notre
patrie, c’est le monde. Notre loi, c’est la liberté.
Vive l’anarchie !
Groupe
Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération
anarchiste
Plus de 200 milliards de $ de
bénéfices pour les géants du pétrole en
2022 !… Pendant que toi, tu tripotes la gâchette de
la pompe à essence comme si elle allait t’exploser à
la figure, les mastodontes du pétrole s’enrichissent sur
ton dos. Oui, ça fait des mois que te déplacer coûte
cher. Y a bien-sûr des donneurs de leçon qui te disent
que t’as qu’à rouler moins, ou y aller à
vélo… La belle affaire, quand tu dois aller bosser,
parce que t’as pas le choix ! Y a des cas, le clampin de
service devrait se coltiner deux heures de bicyclette le matin et
rebelote le soir pour rentrer à la casbah après sa
journée de turbin ? Et si tu bosses la nuit ?
T’auras l’air finaud avec ton petit phare pour éclairer
la pénombre…
Alors
on en revient à la case départ : en remplissant le
réservoir de ta caisse, t’as l’impression de te
vider de ton sang. Et pendant ce temps-là, qui c’est qui
se frotte les mains, dis ? Mais c’est les grandes
compagnies pétrolières qui, sans avoir dû lever
le petit doigt, enregistrent des bénéfices records en
2022 ! Logique, si t’y penses : la demande est restée
la même et les prix ont augmenté pour cause de guéguerre
nationaliste sur fond capitalo-mafieux, du côté de
l’Ukraine. Sur la base des données du fournisseur
d’informations S&P
Capital IQ, Chevron a gagné au moins 37 milliards de
dollars et Exxon 56
milliards de dollars au terme de l’année écoulée.
En bon français, on appelle ça un profit usuraire. En
tout, plus de 200 milliards de bénefs pour l’ensemble
des plus grosses compagnies pétrolières !
Prendre
l’argent là où il est, tu vas me dire : ça
doit être simple. Sauf que non, car tout est disposé de
telle manière que les pleins aux as soient les premiers
protégés en cas de crise. Se faire du pognon en temps
de crise, en temps de guerre : rien de nouveau. Alors si tu
penses que la société devrait changer, que le but
devrait être l’aisance pour toutes et tous, et que
l’expropriation est le moyen… fais gaffe, tu te mets à
parler comme Pierre Kropotkine. Et ça pourrait bien vouloir
dire que tu es anarchiste !
Le 1er septembre
dernier, les travailleuses et les travailleurs du Makro apprennent
que les 6 magasins belges entrent en PRJ (procédure de
réorganisation judiciaire). « Faillite »
véreuse avec licenciements à la clef. Un appel aux
repreneurs est lancé.
Une
attente qui se clôture aujourd’hui par… une
absence de repreneurs ! Attente qui a bien servi le patronat.
L’espoir d’une continuation a calmé les esprits
les plus rebelles, a créé des tensions entre camarades
de boulot et a étouffé tout départ de lutte
collective !
Il
y a quelques mois, le personnel de la riche multinationale
METRO-MAKRO en Belgique passait entre les mains de différents
capitalistes : Bronze Properties, GA Europe,... Une belle bande
de vautours. Ça pue la tricherie financière. Cette
association de richards, grâce à la PRJ, contourne la
Loi Renault et évite ainsi de devoir payer les préavis
légaux. C’est la collectivité (nous !) qui
paiera. Un montant ridiculement plafonné. Rien ne peut être
négocié. Ni les fins de carrière, ni
d’éventuelles primes de sortie ou d’ancienneté !
Depuis de nombreuses années, les représentant·e·s
du personnel les plus combatif·ve·s et les employé·e·s
les plus conscient·e·s du Makro-Lodelinsart luttent,
mènent des combats, se mettent en grève dans
l’indifférence générale. Le 18 novembre,
les mandataires de justice annoncent du sang et des larmes. Le
chômage. L’arnaque sur les préavis. Et voilà
que RTL-TVI et les politicards se réveillent !… On
veut faire pleurer dans les chaumières. Vous démontrer,
à toutes et tous, qu’il n’y a rien à faire.
Que les lois du marché sont insurmontables. Qu’il n’y
a plus qu’à pleurnicher individuellement dans son coin
en oubliant la force collective. Que les blindés de fric, les
patrons et les multinationales vous tiennent en laisse. Le
licenciement sans préavis des 1.400 de Makro est un test.
Demain, ça sera vous ! Solidarité avec Lodelinsart
et les autres !
Groupe
Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération
anarchiste
Lire la suite de Makro-Metro, Bronze Properties, GA Europe ? Malhonnêteté capitaliste !
Samedi
22 octobre, à 18h30 (début de la projection à
19h30), le groupe Ici & Maintenant de la FA, en
collaboration avec le Collectif de la Casserole, accueille
Tancrède Ramonet, qui viendra nous présenter les
deux derniers volets de son dernier film "Ni dieu ni maître".
La projection sera suivie d’une discussion en présence
du réalisateur.
Épisode
3 : Des Fleurs ou des Pavés
Moribond
au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, l'anarchisme
renaît peu à peu de ses cendres et finit par réoccuper,
au cœur des années 60, le devant de la scène
grâce aux révoltes ludiques et libertaires menées
partout par la jeunesse.
Épisode
4 : Les Réseaux de la Colère
L'échec
des mouvements pacifistes et des révoltes de 68 a laissé
un goût amer. Nombreux sont les révolutionnaires à
vouloir reprendre alors la voie des armes. Partout des groupes se
forment, passent à l'action et subissent la répression.
De groupes affinitaires en mouvement décentralisés et
de résistance numériques en indignation généralisées,
les anarchistes ne vont plus avoir d'autres choix que d'avancer
masqués, faire bloc et libérer temporairement ou
définitivement certains zones.
Quelques
mots sur le lieu qui nous accueille
La
Casserole c'est un espace autogéré, de convivialité,
de solidarités et de joyeuses créativités.
Carrefour de rencontres, d’échanges et de luttes, elle
accueille plusieurs collectifs, associations et groupes, dans un
esprit de coopération et de résistance à toute
forme d’oppression.
A
La Casserole, rue de l’Avenir 3 à Namur (Belgique)
Samedi 22 octobre à 18h (début de la projection à
19h)
Groupe
Ici & Maintenant (Belgique)
de la Fédération
Anarchiste
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