L'accord interprofessionnel 2021-2022, on en parle ? Carrément
! Et on dit tout le mal qu'on en pense !
Et on vous explique
pourquoi en 6 points.
Le projet d'AIP est
sur la table. À présent, à la démocratie
syndicale de s'exprimer.
Nous, membres du
groupe Ici & Maintenant de la Fédération
anarchiste, on dit : non merci !
Classé dans : Mobilisations, Politique, Economie, Syndicalisme
Mots-clés : AIP, accord interprofessionnel, syndicat, syndicalisme, FGTB, SETCa
Le
groupe Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération
Anarchiste tient à réagir à l'édition du
baromètre socio-économique 2020 récemment
publiée par la FGTB (Fédération générale
du travail de Belgique, organisation syndicale membre de la
Confédération européenne des syndicats).
Durant
ces dernières années, les pleins aux as sont devenus de
plus en plus riches.
Les
10% de Belges les plus friqués possèdent :
91,7%
des droits de propriété totaux
83,8%
de toutes les obligations
78,7%
des actions cotées en Bourse
60%
des fonds de placements
Les
gouvernements successifs ont pris des mesures féroces et
vachardes contre les
prolétaires
pour rendre « la Belgique plus compétitive sur les
marchés internationaux ».
Ils
ont distribué des cadeaux aux entreprises, tels que des
réductions des cotisations de sécurité sociale
et de l'impôt sur le revenu des sociétés.
Ils
ont imposé des mesures qui ont filé des torgnoles à
la répartition des richesses: sauts d'index, diminution des
marges salariales (en plus de l'indexation), augmentation des impôts
indirects (TVA,...), des droits d'accises et des prix des services et
des services publics, contournement du paiement du salaire garanti…
T'as
comme l'impression de te faire truander… !
Les
mesures de soutien Covid 19 ? Pactole pour les pleins aux as !
11,7
milliards d'euros sont revenus aux entreprises et aux indépendants.
Ceci
indépendamment des 52 milliards tirés des systèmes
de garanties (garanties bancaires) octroyés par les pouvoirs
fédéraux et régionaux.
3,4
milliards d'euros reviendront aux ménages en 2020. Sans tenir
compte du chômage temporaire, le soutien au pouvoir d'achat se
chiffre à un maigre 1,1 milliard d'euros.
Nous,
anarchistes, ne sommes pas
étonné·e·s
par le constat !
La
production capitaliste a pour but le profit. La bourgeoisie, classe
qui détient les moyens de production et exploitant le travail
salarié, ne songe qu'à ramasser du fric et à
extorquer la plus-value.
Nous
n'avons aucune confiance envers les gouvernements et l’État,
ces machines destinées à maintenir la domination d'une
classe sur une autre. La vocation principale de l’État
bourgeois est de réprimer les adversaires de classe afin de
consolider la domination économique et politique de la
minorité exploiteuse, de défendre la propriété
privée et le régime d'exploitation.
La
FA s'en tiendra à ses principes de base: « Nous devons
faire en sorte que les classes sociales exploitées accèdent
à la capacité politique nécessaire à leur
émancipation. Ce sont les classes exploitées qui
réaliseront la société anarchiste, car les
exploiteurs ne se laisseront jamais déposséder et
emploieront toutes leurs forces, même brutales, contre
l'émancipation des travailleurs ».
Belgique,
décembre 2020
Courriel envoyé à à la rédaction de Syndicats, journal de la FGTB.
Alors que la première ministre - une libérale
pourtant ! - parle de « distance de sécurité »
et de « distanciation de sécurité »,
plusieurs des articles du magazine mensuel de la FGTB Syndicats
parlent de « distanciation sociale » !
La
formulation des choses confine à l'absurde dans un des
articles où il est question de mesurer la « distanciation
sociale » en mètres !...
Trouver
une telle expression dans les pages du journal d'un syndicat
socialiste est inadmissible. Invoquer comme excuse qu’il s’agit
d’une expression relevant de l’usage courant ne l'est pas
non plus. J'en veux pour exemple que le gouvernement, lui, fait
attention à un usage approprié du mot social et parle
systématiquement de distance physique !
Surtout
que, si on réfléchit un peu, on comprend que
l’expression de « distanciation sociale »
n'a pas le sens qu'on veut lui donner. Si en Belgique il y a encore
des nobles, pour autant, il n'y a plus de distance sociale qui
contraindrait le peuple à respecter une étiquette
dégradante. Par ailleurs, il n'y a pas non plus de castes. En
revanche, il y a bien des classes sociales et une distance sociale,
un conflit, entre exploiteur.euse.s et exploité.e.s, et l’un
des buts premiers de la FGTB est de les détruire à
jamais.
Dans
le cadre d'une épidémie, il convient de respecter une
distance physique ou d’établir une barrière
physique pour se protéger. On peut donc parler de distance
physique, de distance de sécurité, de distance
hygiénique ou, plus pédant, de distance prophylactique.
Pas de distanciation sociale.
À
cause du confinement, des distances de sécurité et du
port du masque, il nous manque justement le contact social nécessaire
aux humains. C’est cela dont nous avons été
privés. Nous sommes une espèce sociale (comme l'a
rappelé la première ministre, encore une fois c'est une
libérale qui souligne ce fait, alors que j'ai entendu des
personnes de gauche parler de distance sociale… Un comble !)
Il n'est donc pas question de diminuer les contacts sociaux, mais au
contraire de les augmenter par tous les moyens disponibles ... en
respectant la distanciation de sécurité ou la
distanciation physique, pour parler comme le gouvernement (une fois
n’est pas coutume !)
Dans
le numéro de Mai 2020 du magazine Syndicats, cet
affront à nos valeurs a été perpétré
moultes fois :
-
en page 6 dans l'article "Que faire des enfants après le
déconfinement ?"
-
en page 9 dans l'article "FGTB à votre service"
-
deux fois en page 20 dans l'article "La sécurité
n’est toujours pas garantie dans le secteur des
titres-services", où on exprime la distance sociale en
mètres !
-
en page 25 dans l'article "L’aéroport de Liège,
tête de pont"
-
trois fois en pages 30 et 31 dans l'article "Retour au boulot...
mais pas sans protection" où on parle pourtant
"d'exploiter au maximum la concertation sociale" ce qui
constitue enfin une utilisation correcte du mot… !)
-
et enfin deux fois en page 32 dans l'article "Le masque : une
obligation ? Un outil essentiel de protection"
Inutile
de faire la liste de ces négations des principes de base de la
FGTB dans le numéro d'avril, tout le monde aura compris de
quoi on parle.
On
pourra bien dire : c’est un détail, mais on le sait, le
diable se cache dans les détails. Y a de quoi être
vraiment déçu que la rédaction n'ait pas veillé
à corriger cette utilisation inappropriée du mot social
dans les articles publiés !
En
solidarité... quand-même !...
Jacob,
groupe Ici Et Maintenant de la Fédération Anarchiste