Le 17 juillet 1936, un putsch militaire tente de faire basculer le
gouvernement républicain espagnol. Seule une partie
minoritaire de l'Espagne se rallie.
A Barcelone, les militants de la CNT commencent à s'armer,
dans les arsenaux et les chantiers navals. C'est le début de
la Révolution sociale en Espagne, et aussi le temps de la
résistance contre le fascisme.
No pasaran !
https://www.youtube.com/watch?v=rz7lLjNrEP8
Le 18 juillet 1936,
en Espagne, tandis que les putschistes poursuivent leur soulèvement,
l'État républicain semble s'effondrer, avec pas moins
de quatre gouvernements qui se succèdent en une seule journée.
Ce vide politique conduit les structures étatiques à
se dissoudre ou être paralysées, créant une
situation de chaos.
Les deux syndicats
les plus puissants en 1936 sont les anarchistes de la CNT (environ 1
557 000 membres) et les socialistes de l'UGT (environ 1 447 000
membres). Ils appellent à la grève générale
du 19 au 23 juillet dans toutes les parties de l'Espagne, en réponse
à la fois au soulèvement militaire et à
l'apathie apparente de l'État républicain lui-même.
Le 16 décembre 2024, le groupe Ici & Maintenant de la Fédération anarchiste, avec l’aide de sympathisantEs et amiEs, a organisé une soirée de concert en soutien au collectif les Soulèvements de la terre.
Lire la suite de Compte rendu financier de la soirée du 16 décembre
On l’avait déjà
écrit une autre fois. Les anars, apparemment, semblent être
à la mode dans le monde culturel et associatif. On crache pas
dessus, faut pas croire. Au contraire, d’ailleurs : on
s’en réjouit ! Attendez pas de nous qu’on
joue les rabat-joie ou, encore pire, les gardiens du temple et de
l’orthodoxie. L’anarchisme appartient à toutes et
tous. Enfin, entendons-nous : le Cercle Proudhon, on lui aurait
bien dit « Pas touche ! » En fait on lui
aurait même bien dit autre chose. « Merde »,
par exemple.
On
ne dira donc pas « Merde » à ces alliés
culturels et associatifs. On peut parler d’elleux gentiment,
sans crainte qu’on nous dise qu’on leur passe la brosse à
reluire puisque on ne les connaît pas personnellement,
seulement de nom. Peuple & Culture et Barricade
(associations basées à Liège, subsidiées
pour exercer sur le terrain des activités d’éducation
permanente), par exemple, brassent le filon de bon cœur :
tant mieux, redisons-le. Deux dates prévues : le jeudi 8
février 2024 de 18h à 20h30, ces deux ASBL proposent
une soirée-conférence introductive aux anarchismes
suivie d’un échange pour aiguiser les regards critiques
sur les idées anarchistes. (On fait juste un quasi
copié-collé, manière de pas s’attirer des
emmerdes !) Une semaine plus tard : le jeudi 15 février
2024 de 18h à 20h30, le même binôme associatif
invite à une soirée de découverte de l’outil
« La Revanche des anars » avec plusieurs tables de jeu.
Le créateur du jeu sera présent, Stéphane
Jonlet, issu de l’écurie de la laïcité
organisée et chercheur au Centre interdisciplinaire d'étude
des religions et de la laïcité de l'Université
libre de Bruxelles.
A
Philippeville, par ailleurs, la Maison de la Laïcité
organise un apéro-rencontre le 20 février prochain, au
cours duquel « nous
discuterons ensemble des expériences concrètes qui
pourraient être qualifiées d’anarchistes en
mobilisant l’anthropologie de David Graeber, théoricien
de la pensée libertaire nord-américaine. »
(Caramba ! Encore un copié-collé !)
Que
de beaux events (salut Marc Z. et merci d’être
venu !) fleurissent allègrement, dirait-on, dans lesquels
les mots « anarchistes » et « anarchisme »
sont même écrits en toutes lettres. L’avons-nous
dit ? Nous n’en prenons pas ombrage, le moins du monde, au
contraire. La preuve, nous faisons bien cordialement la pub de ces
moments de rencontre bien sympathiques. Au demeurant, nous aurions
tort de cracher dans la soupe, vu que la même Maison de la
Laïcité de Philippeville nous a fait l’honneur et
la gentillesse de nous inviter en novembre 2023 pour animer une
causerie et même vendre nos bouquins. Et nous avons
collaboré avec Barricade à plusieurs reprises.
C’est plutôt notre propre mea culpa que nous
allons faire ci-après.
Quand
on est à court d’inspiration pour évoquer
l’anarchisme, nous avons ce couplet sous la main, que nous
ressortons nous-mêmes, hélas, un peu à tort et à
travers : « Y en a pas un sur cent et pourtant ils
existent ! » Mouais… Les temps ont changé.
Les anars ne sont toujours pas plus nombreux·ses, suppose un
peu. Et pourtant, voilà qu’on parle de l’anarchisme,
au plein jour et à des heures de grande écoute. C’est
évidemment parce que désormais on le sait : les
anarchistes ne se résument pas à la bande à
Bonnot. Mouais, mais enfin, tout de même : Germaine Berton
a flingué un type (une crapule), Alexandre Berkman a tiré
sur un type (une autre crapule)…
Ce
que nous voulons dire, en somme, c’est ceci. Nous-mêmes,
anarchistes membres d’une organisation reconnue (la Fédération
anarchiste), à force de jouer la carte de la respectabilité,
de sortir de l’ombre pour nous doter d’une visibilité,
de participer à des causeries en partenariat avec des
associations ayant pignon sur rue, est-ce que nous n’avons pas
contribué à édulcorer la portée
révolutionnaire de notre message ? Oui, nous allons
poliment dans des cénacles cultivés parler des mérites
comparés d’Emma Goldman et d’Élisée
Reclus, ou des bourses du travail de Pelloutier. Mais quoi ?
L’anarchisme est aussi, d’abord un mouvement
révolutionnaire. Pour de vrai. L’idée reste de
balayer le vieux monde. De rompre avec des siècles
d’obéissance, de salariat, d’exploitation, et ce
par tous les moyens. Y compris la violence. La chanson de Ferré,
elle est bien. Mais faut l’écouter jusqu’au bout :
« On ne les voit jamais que lorsqu’on a peur
d’eux ! »
Pour
le coup, c’est juste une question, pas une condamnation. Une
question à se poser. Peut-être n’y a-t-il pas de
réponse, d’ailleurs. A force de privilégier la
voie culturelle, associative, pour diffuser notre message
d’insoumission, de liberté, d’autogestion, de
refus de toute autorité, est-ce que… est-ce que nous
autres anarchistes n’avons pas aussi un peu cessé de
faire peur ?
Alphonse d’Enletat,
groupe Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération
anarchiste