Plus de 200 milliards de $ de
bénéfices pour les géants du pétrole en
2022 !… Pendant que toi, tu tripotes la gâchette de
la pompe à essence comme si elle allait t’exploser à
la figure, les mastodontes du pétrole s’enrichissent sur
ton dos. Oui, ça fait des mois que te déplacer coûte
cher. Y a bien-sûr des donneurs de leçon qui te disent
que t’as qu’à rouler moins, ou y aller à
vélo… La belle affaire, quand tu dois aller bosser,
parce que t’as pas le choix ! Y a des cas, le clampin de
service devrait se coltiner deux heures de bicyclette le matin et
rebelote le soir pour rentrer à la casbah après sa
journée de turbin ? Et si tu bosses la nuit ?
T’auras l’air finaud avec ton petit phare pour éclairer
la pénombre…
Alors
on en revient à la case départ : en remplissant le
réservoir de ta caisse, t’as l’impression de te
vider de ton sang. Et pendant ce temps-là, qui c’est qui
se frotte les mains, dis ? Mais c’est les grandes
compagnies pétrolières qui, sans avoir dû lever
le petit doigt, enregistrent des bénéfices records en
2022 ! Logique, si t’y penses : la demande est restée
la même et les prix ont augmenté pour cause de guéguerre
nationaliste sur fond capitalo-mafieux, du côté de
l’Ukraine. Sur la base des données du fournisseur
d’informations S&P
Capital IQ, Chevron a gagné au moins 37 milliards de
dollars et Exxon56
milliards de dollars au terme de l’année écoulée.
En bon français, on appelle ça un profit usuraire. En
tout, plus de 200 milliards de bénefs pour l’ensemble
des plus grosses compagnies pétrolières !
Prendre
l’argent là où il est, tu vas me dire : ça
doit être simple. Sauf que non, car tout est disposé de
telle manière que les pleins aux as soient les premiers
protégés en cas de crise. Se faire du pognon en temps
de crise, en temps de guerre : rien de nouveau. Alors si tu
penses que la société devrait changer, que le but
devrait être l’aisance pour toutes et tous, et que
l’expropriation est le moyen… fais gaffe, tu te mets à
parler comme Pierre Kropotkine. Et ça pourrait bien vouloir
dire que tu es anarchiste !
Le 1er septembre
dernier, les travailleuses et les travailleurs du Makro apprennent
que les 6 magasins belges entrent en PRJ (procédure de
réorganisation judiciaire). « Faillite »
véreuse avec licenciements à la clef. Un appel aux
repreneurs est lancé.
Une
attente qui se clôture aujourd’hui par… une
absence de repreneurs ! Attente qui a bien servi le patronat.
L’espoir d’une continuation a calmé les esprits
les plus rebelles, a créé des tensions entre camarades
de boulot et a étouffé tout départ de lutte
collective !
Il
y a quelques mois, le personnel de la riche multinationale
METRO-MAKRO en Belgique passait entre les mains de différents
capitalistes : Bronze Properties, GA Europe,... Une belle bande
de vautours. Ça pue la tricherie financière. Cette
association de richards, grâce à la PRJ, contourne la
Loi Renault et évite ainsi de devoir payer les préavis
légaux. C’est la collectivité (nous !) qui
paiera. Un montant ridiculement plafonné. Rien ne peut être
négocié. Ni les fins de carrière, ni
d’éventuelles primes de sortie ou d’ancienneté !
Depuis de nombreuses années, les représentant·e·s
du personnel les plus combatif·ve·s et les employé·e·s
les plus conscient·e·s du Makro-Lodelinsart luttent,
mènent des combats, se mettent en grève dans
l’indifférence générale. Le 18 novembre,
les mandataires de justice annoncent du sang et des larmes. Le
chômage. L’arnaque sur les préavis. Et voilà
que RTL-TVI et les politicards se réveillent !… On
veut faire pleurer dans les chaumières. Vous démontrer,
à toutes et tous, qu’il n’y a rien à faire.
Que les lois du marché sont insurmontables. Qu’il n’y
a plus qu’à pleurnicher individuellement dans son coin
en oubliant la force collective. Que les blindés de fric, les
patrons et les multinationales vous tiennent en laisse. Le
licenciement sans préavis des 1.400 de Makro est un test.
Demain, ça sera vous ! Solidarité avec Lodelinsart
et les autres !
Groupe
Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération
anarchiste
Collages
et sonnets punks · par Sandro Baguet et Christophe De Mos
Sandro
Baguet est artiste collagiste, illustrateur, et Christophe De Mos,
chroniqueur, auteur au Monde Libertaire. Leur engagement s'exprime à
travers différents canaux. Ils se sont lancés dans un
projet de collaboration artistique : une série de diptyques
composés de collages et de poèmes. Au regard de leurs
influences, il s'agit de collages et sonnets punks. Ils traitent,
dans la forme, de l'art de la découpe, du sampling visuel et
verbal, de la provocation dans un but de contestation des archétypes
réactionnaires. Leurs thématiques principales sont
l'antimilitarisme et la recherche du bonheur dans l'en-dehors des
lieux communs.
du
3 au 7 novembre 2022 au Quai 22 · rue du Séminaire 22 à
Namur
Pas de vernissage prévu mais une soirée
rencontre et conférence-débat "Contester,
un droit à défendre" · avec
Pierre-Arnaud Perrouty, directeur de la Ligue des droits
humains
Lundi 7 novembre à 18h au Quai 22 ·
rue du Séminaire 22 à Namur
La
liberté d'expression un droit à défendre.
Faut-il toujours défendre la liberté d'expression,
faut-il parfois la... défendre ? C'est en jouant sur
l'ambigüité du terme "défendre" que nous
souhaitons nous questionner sur notre capacité, nous qui
sommes porteurs et porteuses de valeurs progressistes et
démocratiques, à protéger la liberté
d'expression des "autres" : celle qui nous gêne,
celle qui nous dérange, celle qui nous offense peut-être
même parfois. La provocation, la satire, la parodie, par
exemple, ont toute leur place en démocratie, sans doute. Mais
que faire des discours qui désinforment, qui manipulent
l'information, qui biaisent avec la vérité ? Que faire
enfin des discours qui favorisent une vision clivante de la société,
et augurent d'une volonté d'en finir avec le vivre ensemble
démocratique, et sa dynamique de coopération
conflictuelle ?
Voilà
ce que nous nous proposons d'aborder en présence de
Pierre-Arnaud Perrouty, directeur de la Ligue des Droits Humains,
auteur de Libres de dire. Là où commence la censure
Un
événement organisé par la section namuroise de
la Ligue des Droits Humains et le groupe Ici & Maintenant de la
Fédération anarchiste
Samedi
22 octobre, à 18h30 (début de la projection à
19h30), le groupe Ici & Maintenant de la FA, en
collaboration avec le Collectif de la Casserole, accueille
Tancrède Ramonet, qui viendra nous présenter les
deux derniers volets de son dernier film "Ni dieu ni maître".
La projection sera suivie d’une discussion en présence
du réalisateur.
Épisode
3 : Des Fleurs ou des Pavés
Moribond
au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, l'anarchisme
renaît peu à peu de ses cendres et finit par réoccuper,
au cœur des années 60, le devant de la scène
grâce aux révoltes ludiques et libertaires menées
partout par la jeunesse.
Épisode
4 : Les Réseaux de la Colère
L'échec
des mouvements pacifistes et des révoltes de 68 a laissé
un goût amer. Nombreux sont les révolutionnaires à
vouloir reprendre alors la voie des armes. Partout des groupes se
forment, passent à l'action et subissent la répression.
De groupes affinitaires en mouvement décentralisés et
de résistance numériques en indignation généralisées,
les anarchistes ne vont plus avoir d'autres choix que d'avancer
masqués, faire bloc et libérer temporairement ou
définitivement certains zones.
Quelques
mots sur le lieu qui nous accueille
La
Casserole c'est un espace autogéré, de convivialité,
de solidarités et de joyeuses créativités.
Carrefour de rencontres, d’échanges et de luttes, elle
accueille plusieurs collectifs, associations et groupes, dans un
esprit de coopération et de résistance à toute
forme d’oppression.
A
La Casserole, rue de l’Avenir 3 à Namur (Belgique)
Samedi 22 octobre à 18h (début de la projection à
19h)
Groupe
Ici & Maintenant (Belgique)
de la Fédération
Anarchiste
La contestation des mesures
sanitaires pour lutter contre le Covid draine du monde. Du monde
parfois venu de différents pays d’Europe, comme ce
dimanche 23 janvier à Bruxelles. Les motivations pour battre
le pavé sont multiples et hétéroclites. Et bien
évidemment, nombreux sont les observateurs qui cherchent à
mieux appréhender « Qui sont ces gens ? ».
Ainsi Bruno Frère, sociologue à l’ULiège,
offre une analyse reprise pour la seconde fois dans les colonnes du
Soir de ce lundi 23 janvier (et précédemment sur la
matinale de la radio La Première). Le chercheur distingue en
effet deux groupes d’individus dans ces rassemblements :
« Des anarchistes individualistes qui viennent affirmer
leur liberté individuelle, à placer au-dessus de tout,
sans que se pose la question du collectif et qui sont contre toute
forme de mesure restrictive ou de contrôle. Et des anarchistes
collectivistes typiquement issus des mouvements associatifs. Ils sont
très critiques à l’égard d’un État
jugé bureaucratique mais tiennent à l’idée
de faire société : il s’agit de veiller à
protéger les libertés collectives et les libertés
d’autrui » [Le Soir, lundi 24 janvier 2021].
À lire cette courte
analyse, on pourrait imaginer Bruxelles parsemée de
barricades, des drapeaux noirs ou rouges arborant fièrement un
A cerclé, certains quartiers fonctionnant déjà
en autogestion et des entreprises aux mains des travailleurs.
Pourtant, il s’agit
d’une foule bigarrée. Y sont présents aussi des
groupes nationalistes, des franges de la droite radicale et des
collectifs aux convictions réactionnaires. Les uns protestent
contre la dictature sanitaire, les autres réclament leur
liberté, beaucoup critiquent la vaccination et la société
du contrôle, certains s’en prennent au Big Pharma devenu
l’archétype capitaliste, plusieurs condamnent le port du
masque…
Pourquoi dès lors
apposer à ce mouvement l’étiquette
« anarchiste »?
La contestation reprend ça
et là certains mots d’ordre libertaires comme la
critique des gouvernements, la défense de la liberté ou
la défiance envers le capitalisme. Pourtant, nous, membres du
Groupe belge « Ici et Maintenant » de la
Fédération anarchiste, ne nous retrouvons pas dans ces
mouvements qui sont loin de représenter une manifestation de
l’anarchisme. Car l’anarchisme ne s’arrête
pas au rejet de l’État, à l’abolition du
capitalisme ou à la défense de la liberté.
L’anarchisme est avant tout une proposition, un objectif de
société visant à construire des rapports
égalitaires débarrassés de l’oppression,
quelle qu’elle soit. Parce que l’État et
l’organisation capitaliste du travail créent la
domination et l’inégalité, l’anarchisme
cherche à mettre en place une organisation sociale débarrassée
des structures du pouvoir en promouvant l’implication de
chacun.e dans les processus de décision et de création.
Quant à la liberté, « être libre »
c’est pour nous rejeter tout autoritarisme. Mais c’est
aussi, en corollaire, tenir compte de l’effet de ses actes sur
le collectif. C’est la différence entre le courant dit
« libertarien » et l’anarchie. Être
libre, c’est agir en citoyen, faire en permanence un effort
rigoureux d’information, sortir aussi du côté
binaire de la pensée actuelle.
Loin d’être une
critique radicale sans perspective, l’anarchisme se veut avant
tout un projet social égalitaire où chaque individu a
l’opportunité de participer activement à la
gestion publique par l’appropriation collective des centres de
décisions et de production économique. L’anarchisme
est un horizon social à atteindre par la mise en place
concrète de méthodes autonomes et égalitaires.
Dès lors, si les
mouvements de contestation des mesures sanitaires sont en effet le
reflet multiple d’un ras-le-bol populaire, ils nous semblent
pourtant encore bien loin d’une proposition anarchiste de la
société. C’est en cela que pour nous, ces
rassemblements n’ont rien d’anarchistes. Mais comme Bruno
Frère, nous pouvons toujours nous mettre à rêver.
« Ici et
Maintenant », groupe belge de la Fédération
anarchiste