On
pourrait écrire ce score-là pour tous les commerces qui
auront quelques manches à mettre avec leurs employeurs dans
les mois à venir...
Alors
la question c’est pourquoi ?
Pourquoi,
lorsqu’on était une poignée d’irréductibles
travailleurs face à l’oppresseur Metro AG (groupe dont
l’enseigne Makro faisait partie) pour réclamer nos
préavis légaux, pourquoi les organisations syndicales
nous ont demandé de ne pas faire de vagues ? De garder nos
cartouches pour plus tard … Pourquoi ont-ils fait taire les
politiques ? Pourquoi ont-ils tué dans l’œuf la
révolution qui montait tout doucement (mais sûrement)
dans tous les rayons des six magasins Makro ??
Dessous
de table ?
Je-m’en-foutisme ?
Peut-être…
mais pas que…
Un
rapide rappel du fonctionnement syndical s’impose…
D’un
côté, six magasins Makro, en comptant large, ça
doit faire six délégués par magasin.
De
l’autre, sept-cent-soixante-quatre magasins Delhaize… Si
ceux-ci passent tous franchisés, adieu délégués
sur place… !
Mis
à part le fait qu’ils sont là pour défendre
la ou le travailleur face au patron, la ou le délégué
ramène aussi des affiliés à son organisation
chérie… Affiliés qui paient des cotisations, qui
paient des permanents… qui se foutent de ce qu’il se
passe dans l’entreprise comme de leur première chemise !
Moins
d’affiliés, moins de permanents, mais surtout moins de
restos…
Et
ça, ça vaut pour n’importe quelle organisation
syndicale, hein... ! Parce que toi, en formation, on te le
bourre bien le crâne pour que tu sois contre le syndicat d’en
face… Alors que dans les hautes sphères syndicales,
ils s’entendent comme larrons en foire, ça se peut, ils
bouffent même ensemble !
Alors
? Tu comprends toi maintenant, petite travailleuse, petit travailleur
de chez Makro, d’Intermarché ou de Delhaize, pourquoi on
en fait un de ramdam autour des prochains franchisés ?
Pourquoi ça ne parle que de ça à la téloche
ou dans les médias papier ?
C’est
pas que les permanents dormaient pendant la PRJ (procédure
de réorganisation judiciaire par transfert d'entreprises sous
autorité de justice) de
Makro, non. C’est juste que ça n’allait pas
changer grand chose à leur vie… « On vire
1400 personnes ? C’est pas grave, ils devront quand même
payer leurs cotisations pour qu’on leur paie leurs allocations
de chômage, c’est kif-kif et bourricot ! »
N’empêche, avec cette PRJ, « faillite »
véreuse avec licenciements à la clef, les anciennes et
anciens membres du personnel de chez Makro se retrouvent avcec un
manque à gagner d’au moins 50 % sur le montant qui
aurait été payé avec un préavis légal.
Imagine le topo, si on proposait un demi parachute doré à
tous ces employeurs voyous, ces patrons voleurs, ces actionnaires
véreux…
Chez
Delhaize et Intermarché, il n’est pas encore question de
mettre des gens à la rue, il est question de FRAN-CHI-SER !
Et
ça pour les organisations syndicales, c’est un manque à
gagner bien plus grand que le chômage… ! Delhaize
: 1 - Makro : 0. Et à la fin, c’est le capitalisme qui
gagne. Mais la bureaucratie syndicale ne s’en tire pas mal non
plus…
Jennifer
Assoudez
Groupe
Ici & Maintenant (Belgique)
Subitement, y a comme un
malaise. Comme qui dirait, y a même du monde qui tombe des
nues. Faut y rire, faut y pleurer ? Pour l’heure, on n’en
sait trop rien. Mais voilà que la série noire des
exactions patronales se poursuit, au dépens, tu t’en
doutes, des travailleurs et des travailleuses. On a l’air de se
réveiller avec la drôle de conscience des lendemains de
veilles trop arrosées. Gueule de bois carabinée.
« Mince alors ? L’abus d’alcool, ça
fiche donc mal au crâne ? » Au rayon des
grandes nouvelles, on peut aussi ajouter qu’on a découvert
l’Amérique. Que l’eau ça mouille. Ou que la
nourriture pour chats a un goût de nourriture pour chats.
Bref,
tout se passe comme si, tout à coup, on s’apercevait que
les patrons et les actionnaires se moquaient comme d’un
pastille de chlore dans leur piscine chauffée du sort des
travailleurs et des travailleuses qu’ils exploitent sans
vergogne.
Alors
sans rire, vous attendiez quoi du monde de la grande distribution et
des grandes surfaces ? Intermarché, Mestdagh et
maintenant Delhaize. On passe à la franchise à tire
larigot. Te résumer le machin : travailler plus pour
gagner moins. Flexibilité, rentabilité, qu’ils
disent. Exploitation, qu’on répond ! Foutage de
gueule !
Le
monde syndical se mobilise. Les travailleuses et travailleurs sont en
colère. Et ils ont bien raison. N’empêche. On en
a gros sur la patate, parce que le signal d’alarme, on l’avait
tiré déjà en décembre 2022 et les mois
qui ont précédé. Makro, tu te rappelles ?
Enseigne bien connue, fleuron de la grande distrib’ pendant des
décennies. Plus de 1300 travailleuses et travailleurs laissés
sur la carreau le 30 décembre dernier, bonne année et
bonne santé, merci et bon vent ! Et tout ça
réalisé par le biais d’une merveille de petite
escroquerie légale, qu’on appelle une PRJ… et qui
s’assied de bon cul sur la Loi Renault. Oui, on l’a un
peu mauvaise parce que pour les 1400 de Makro, on n’a pas vu de
mobilisation. Ou si peu. A part quelques délégué·e·s
courageux·ses et motivé·e·s, sur le
terrain. Nous, on avait écrit à l’époque :
« Le licenciement sans préavis des 1.400 de Makro
est un test. Demain, ça sera vous ! »
Il
n’est pas encore question de licenciement dans le cas de
Mestdagh et Intermarché, ni de Delhaize. Mais c’est la
même dynamique à l’œuvre. Le mépris
de classe, le contournement du dialogue social par tous les moyens, y
compris l’intimidation, et tout ça pour continuer à
permettre à des actionnaires pleins aux as d’engranger
encore plus de profits. Par ailleurs, le grand patron
d’Ahold-Delhaize, Frans Muller, a touché en 2022 un
salaire de plus de 6,5 millions d’euros. Entreprise en
perdition ? Absolument pas ! Simplement ceci : saquer
dans les conditions économiques et les conditions de travail
du personnel pour continuer à assurer de gras dividendes à
de gras actionnaires.
Si
nous autres, anarchistes, tenons ce discours du « On vous
l’avait bien dit ! », c’est pas pour nous
faire mousser. Mais simplement rappeler qu’il n’y a pas
de compromis possible avec nos ennemis de classe. Le grand patronat
n’a d’autre finalité que celle de l’enrichissement
personnel. Pour nous anarchistes, il n’y a pas d’autre
voie que de faire barrage à cette engeance capitaliste. Bien
sûr, nous affirmons notre solidarité sans réserve
avec le personnel en grève de la chaîne Delhaize. Bien
sûr que la lutte pour les conditions économiques
s’impose à court terme. Mais si nous voyons plus loin,
nous plaçons l’expropriation comme le moyen, le seul
moyen d’établir les bases d’une société
visant à assurer le bien-être de toutes et tous comme
finalité ultime.
Notre
patrie, c’est le monde. Notre loi, c’est la liberté.
Vive l’anarchie !
Groupe
Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération
anarchiste
Plus de 200 milliards de $ de
bénéfices pour les géants du pétrole en
2022 !… Pendant que toi, tu tripotes la gâchette de
la pompe à essence comme si elle allait t’exploser à
la figure, les mastodontes du pétrole s’enrichissent sur
ton dos. Oui, ça fait des mois que te déplacer coûte
cher. Y a bien-sûr des donneurs de leçon qui te disent
que t’as qu’à rouler moins, ou y aller à
vélo… La belle affaire, quand tu dois aller bosser,
parce que t’as pas le choix ! Y a des cas, le clampin de
service devrait se coltiner deux heures de bicyclette le matin et
rebelote le soir pour rentrer à la casbah après sa
journée de turbin ? Et si tu bosses la nuit ?
T’auras l’air finaud avec ton petit phare pour éclairer
la pénombre…
Alors
on en revient à la case départ : en remplissant le
réservoir de ta caisse, t’as l’impression de te
vider de ton sang. Et pendant ce temps-là, qui c’est qui
se frotte les mains, dis ? Mais c’est les grandes
compagnies pétrolières qui, sans avoir dû lever
le petit doigt, enregistrent des bénéfices records en
2022 ! Logique, si t’y penses : la demande est restée
la même et les prix ont augmenté pour cause de guéguerre
nationaliste sur fond capitalo-mafieux, du côté de
l’Ukraine. Sur la base des données du fournisseur
d’informations S&P
Capital IQ, Chevron a gagné au moins 37 milliards de
dollars et Exxon 56
milliards de dollars au terme de l’année écoulée.
En bon français, on appelle ça un profit usuraire. En
tout, plus de 200 milliards de bénefs pour l’ensemble
des plus grosses compagnies pétrolières !
Prendre
l’argent là où il est, tu vas me dire : ça
doit être simple. Sauf que non, car tout est disposé de
telle manière que les pleins aux as soient les premiers
protégés en cas de crise. Se faire du pognon en temps
de crise, en temps de guerre : rien de nouveau. Alors si tu
penses que la société devrait changer, que le but
devrait être l’aisance pour toutes et tous, et que
l’expropriation est le moyen… fais gaffe, tu te mets à
parler comme Pierre Kropotkine. Et ça pourrait bien vouloir
dire que tu es anarchiste !
Le 1er septembre
dernier, les travailleuses et les travailleurs du Makro apprennent
que les 6 magasins belges entrent en PRJ (procédure de
réorganisation judiciaire). « Faillite »
véreuse avec licenciements à la clef. Un appel aux
repreneurs est lancé.
Une
attente qui se clôture aujourd’hui par… une
absence de repreneurs ! Attente qui a bien servi le patronat.
L’espoir d’une continuation a calmé les esprits
les plus rebelles, a créé des tensions entre camarades
de boulot et a étouffé tout départ de lutte
collective !
Il
y a quelques mois, le personnel de la riche multinationale
METRO-MAKRO en Belgique passait entre les mains de différents
capitalistes : Bronze Properties, GA Europe,... Une belle bande
de vautours. Ça pue la tricherie financière. Cette
association de richards, grâce à la PRJ, contourne la
Loi Renault et évite ainsi de devoir payer les préavis
légaux. C’est la collectivité (nous !) qui
paiera. Un montant ridiculement plafonné. Rien ne peut être
négocié. Ni les fins de carrière, ni
d’éventuelles primes de sortie ou d’ancienneté !
Depuis de nombreuses années, les représentant·e·s
du personnel les plus combatif·ve·s et les employé·e·s
les plus conscient·e·s du Makro-Lodelinsart luttent,
mènent des combats, se mettent en grève dans
l’indifférence générale. Le 18 novembre,
les mandataires de justice annoncent du sang et des larmes. Le
chômage. L’arnaque sur les préavis. Et voilà
que RTL-TVI et les politicards se réveillent !… On
veut faire pleurer dans les chaumières. Vous démontrer,
à toutes et tous, qu’il n’y a rien à faire.
Que les lois du marché sont insurmontables. Qu’il n’y
a plus qu’à pleurnicher individuellement dans son coin
en oubliant la force collective. Que les blindés de fric, les
patrons et les multinationales vous tiennent en laisse. Le
licenciement sans préavis des 1.400 de Makro est un test.
Demain, ça sera vous ! Solidarité avec Lodelinsart
et les autres !
Groupe
Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération
anarchiste
Lire la suite de Makro-Metro, Bronze Properties, GA Europe ? Malhonnêteté capitaliste !
Uppercut Manifesto ·
Exposition
Collages
et sonnets punks · par Sandro Baguet et Christophe De Mos
Sandro
Baguet est artiste collagiste, illustrateur, et Christophe De Mos,
chroniqueur, auteur au Monde Libertaire. Leur engagement s'exprime à
travers différents canaux. Ils se sont lancés dans un
projet de collaboration artistique : une série de diptyques
composés de collages et de poèmes. Au regard de leurs
influences, il s'agit de collages et sonnets punks. Ils traitent,
dans la forme, de l'art de la découpe, du sampling visuel et
verbal, de la provocation dans un but de contestation des archétypes
réactionnaires. Leurs thématiques principales sont
l'antimilitarisme et la recherche du bonheur dans l'en-dehors des
lieux communs.
du
3 au 7 novembre 2022 au Quai 22 · rue du Séminaire 22 à
Namur
Pas de vernissage prévu mais une soirée
rencontre et conférence-débat
"Contester,
un droit à défendre" · avec
Pierre-Arnaud Perrouty, directeur de la Ligue des droits
humains
Lundi 7 novembre à 18h au Quai 22 ·
rue du Séminaire 22 à Namur
La
liberté d'expression un droit à défendre.
Faut-il toujours défendre la liberté d'expression,
faut-il parfois la... défendre ? C'est en jouant sur
l'ambigüité du terme "défendre" que nous
souhaitons nous questionner sur notre capacité, nous qui
sommes porteurs et porteuses de valeurs progressistes et
démocratiques, à protéger la liberté
d'expression des "autres" : celle qui nous gêne,
celle qui nous dérange, celle qui nous offense peut-être
même parfois. La provocation, la satire, la parodie, par
exemple, ont toute leur place en démocratie, sans doute. Mais
que faire des discours qui désinforment, qui manipulent
l'information, qui biaisent avec la vérité ? Que faire
enfin des discours qui favorisent une vision clivante de la société,
et augurent d'une volonté d'en finir avec le vivre ensemble
démocratique, et sa dynamique de coopération
conflictuelle ?
Voilà
ce que nous nous proposons d'aborder en présence de
Pierre-Arnaud Perrouty, directeur de la Ligue des Droits Humains,
auteur de Libres de dire. Là où commence la censure
Un
événement organisé par la section namuroise de
la Ligue des Droits Humains et le groupe Ici & Maintenant de la
Fédération anarchiste
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