Ici et maintenant

Groupe belge de la Fédération anarchiste

Manifestations "pour les libertés", vivier des réactionnaires

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La réussite des mobilisations contre les mesures sanitaires sont sans aucun doute facilitées par une couverture médiatique importante (à la différence de ce qui se passe lors des grèves des prolétaires et des luttes syndicales ) et par le fait qu’on présente ce mouvement comme l’expression du mécontentement des « gens normaux », de « monsieur et madame tout le monde », du « peuple ».

Au-dessus des classes aussi. L’exploitation capitaliste n’est pas pointée du doigt. Et pourtant c’est bien l’État qui est entre les mains de la classe dominante (les capitalistes, la bourgeoisie). Sa fonction principale est de maintenir l'ordre établi grâce à ses infrastructures et son organisation économique de la société (mode de production, division en classes sociales, domination, aliénation, salariat, télévisions, médias, religions, lois…)

On appelle la police à rejoindre les rangs des mécontent.e.s… En oubliant que le rôle essentiel de la police, sa raison d'être, est un rôle politique. Elle existe pour défendre la propriété et l'ordre des capitalistes. En lisant certaines déclarations, on a l’impression que les actrices et acteurs de ce mouvement découvrent qu’ils vivent dans un système capitaliste avec ses crises cycliques et son autoritarisme !

Bien évidemment, nous rejetons les mots d’ordres ambigus et farfelus : introduction d’une puce, 5G, complot judéo-maçonnique, éradication de l’humanité, satanisme… Le doute et le soupçon relèvent d’une démarche intellectuelle saine et nécessaire. Mais quand elle s’exerce à tout va, elle profite à des formes d’irrationalisme toujours porteuses d’une vision autoritaire et conservatrice de la société. Le grand fantasme du réseau pédophile mondial figure à cet égard le recours à une pseudo incarnation du Mal, et la manière dont la sacralisation de l’enfant participe au discours de ces mouvances (la vaccination des enfants, victimes innocentes des « blouses blanches ») relève d’une mystique irrationaliste déconnectée de la réalité. C’est à une forme de délire paranoïaque de groupe que l’on est confronté dans le contexte de ces manifestations. Le capitalisme n’est pas un grand Moloch Baal dévoreur d’enfants. C’est un système d’exploitation, avec ses oppresseurs et ses opprimés. C’est un modèle économique doté de dispositifs de contrôle et de surveillance. Historiquement construit, il peut être socialement renversé. La lutte contre ce système ne passe pas par le refus de la vaccination obligatoire mais par la conscience de classe.

Pour faire face à des difficultés et des crises économiques toujours plus graves, le capitalisme n’a pas d’autre ressource que d’accroître sa pression sur celles et ceux qui bossent (et qui produisent réellement les richesses), de démanteler les amortisseurs sociaux et reprendre les avantages qu’il avait concédés dans les périodes fastes (les 30 glorieuses par ex.) pour maintenir  la paix sociale : assurer ou rétablir les profits implique l’accroissement de l’exploitation capitaliste avec comme conséquence et condition d’accélérer l’oppression sociale sous toutes ses formes. La crise sanitaire et les tensions inhérentes au virus est une aubaine : salaires bloqués, surexploitation, autoritarisme, allongement de l’âge de la « prépension », cadeaux fiscaux pour les riches, aides aux patrons (chômage covid, droit passerelle,..), attaques antisyndicales,…

Il n’est pas rare de voir le drapeau national ou les bannières régionalistes flotter dans les manifs. Liberté ! démocratie ! Que ça gueule. La croyance en une démocratie idéale et les illusions d’une lutte « populaire », qui pourrait faire reculer le gouvernement sont typiques de ce genre de mouvement confusionniste et apolitique, incapable de comprendre que la plus démocratique des démocraties n’est jamais autre chose que le masque de la loi du profit et du Capital. Un tel mouvement de contestation interclassiste attire inévitablement les forces de l’extrême-droite (comme en Allemagne, en Italie, aux USA,..)

Les médias autoproclamés « libres » (en quémandant continuellement du fric ou en touchant des subventions) et ses vedettes « reporters-citoyens » ne mouftent pas en présence des fascistes. Les stars du net comptent les clics et la caillasse, empilent les vues... pour le rejet de l’extrême-droite, on verra plus tard…

Ceux-ci ont d’ailleurs partagé l’estrade avec Sarkis Simonjan, qui, d’après le Front Antifa liégeois, est un « chrétien orthodoxe intégriste (anti-avortement etc.) grand fan des théories du complot : satanistes tueurs de bébés dans les hautes sphères du pouvoir, le covid n’existe pas c’est un complot des « mondialistes » (sic) afin de pucer la population via les vaccins, etc. ».

Avec Escada (ex-FNB) et les cathos-fachos de Civitas ou Sarah Melis, une proche de Schild & Vrienden.

Avec David Bouillon, ancien colistier de Georges Louis Bouchez et ex-soutien de la liste islamophobe Destexhe ou Cristian-Vasile Terheş député roumain (droite conservatrice chrétienne) cortégé par les homophobes de l’Alliance pour l'Unité des Roumains/AUR.

Ils ont donc battu le pavé bruxellois avec des démagogues du net en quête de notoriété, de médiocres charlatans issus des réseaux sociaux, des sectes nazies, des groupuscules conservateurs et les reliquats fascistes échappés des poubelles de l’histoire…


Henri Golan & Julienne Delhez-Gume

Groupe Ici & Maintenant de la Fédération anarchiste

Makro-Lodelinsart, les mobilisations paient !

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Quelques jours se sont écoulés depuis le dernier débrayage des travailleuses et travailleurs du Makro de Lodelinsart (1er décembre 2021). Quelques avancées pointent le bout de leur nez, notamment :

- des aides en personnel pour certains secteurs en souffrance

- une sécurité Covid mieux adaptée

- le temps et les facilités nécessaires et correctes à l’exercice du mandat des déléguées et délégués syndicaux

Le personnel et les délégations resteront attentifs. Vigilants même !

Ce 6 décembre, toutes et tous seront en grève dans les rues bruxelloises à l’appel du front commun syndical. Une sorte de mise en garde contre les paroles en l’air !

Le groupe Ici & Maintenant de la Fédération anarchiste sera présent aux côtés de tous les travailleurs et travailleuses en lutte.



Soutien solidaire à la grève spontanée des travailleurs·ses de Makro - Lodelinsart

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1er décembre 2021, grève spontanée des travailleurs·ses de Makro – Lodelinsart. Que se passe-t-il au Makro de Lodelinsart ? En quelques mots, voici les raisons de la colère des travailleuses et travailleurs qui ont décidé de partir en grève.

Le banc patronal :

- refuse de manière autoritaire la concertation avec les travailleuses, les travailleurs, leurs représentant.e.s et leurs délégations syndicales

- il repousse avec mépris le dialogue social

- le patronat veut imposer une solide polyvalence obligatoire tout en refusant le volontariat

- la direction veut créer une flexibilité à outrance en ajoutant ainsi du stress dans une période déjà préoccupante

- elle menace de sanctions toutes les personnes qui tentent de résister au système des polycompétences

Les travailleuses et les travailleurs dénoncent ces méthodes arbitraires et autoritaires. Celles-ci désorganisent complètement le travail, démotivent celles et ceux qui font tourner avec courage le magasin et qui créent réellement les richesses.

Ces travailleuses et travailleurs qui ont sacrifié une grande partie de leur vie au fonctionnement de leur boîte !

La seule priorité de Makro est la réduction des coûts ! Au détriment de l’accueil à la clientèle et du bien-être du « personnel ».

Makro appartient au groupe allemand Metro qui compte 150.000 salariés dans le monde. C’est aussi plus d’un milliard de bénéfice pour 2019, un chiffre d’affaires de 36,5 milliards d’euros... Donc, le pognon, ce n’est pas ce qui manque pour installer de bonnes conditions de travail, pour lutter contre le stress et la souffrance au travail !

Le groupe Ici & Maintenant de la Fédération anarchiste assure ces travailleurs et travailleuses en grève de leur complète solidarité.

19 novembre 1915, mort de Joe Hill

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Aujourd'hui, 19 novembre, mort de Joe Hill, militant anarcho-syndicaliste, membre des IWW, chanteur, poète, peintre

Joel Emmanuel Hägglund, né en Suède le 7 octobre 1879, devient Joseph Hillström, puis Joe Hill en migrant aux États-Unis. Il va connaître l'itinérance des hobos, en voyageant d'un train à l'autre, d'un petit boulot à l'autre. Il adhère aux IWW en 1910 et devient un songwriter, auteur de poèmes satiriques, de dessins de presse.

A l'issue d'un procès controversé, eu égard à la légèreté des preuves contre lui, Joe Hill est condamné pour meurtre et fusillé le 19 novembre 1915.

« Don't waste any time mourning, organize ! » (Ne perdez pas de temps dans le deuil, organisez-vous !) sont parmi les dernières paroles qu'il adresse à Bill Haywood, l'un des responsables des IWW. Il écrit également, la veille de son exécution : "J'ai vécu comme un rebelle, et je mourrai comme un rebelle."

Dans ses dernières volontés, rédigées en un court poème, Joe Hill rappelle qu'il ne possède rien et que sa famille n'aura pas à se disputer les biens qu'il n'a pas... "Moss does not cling to a rolling stone." (Pierre qui roule n'amasse pas mousse.)

Joe Hill a inspiré de nombreux et nombreuses songwriters, de Woody Guthrie à Joan Baez, Pete Seeger ou Bob Dylan, ou encore, plus proche de nous, Fred Alpi.

On vous raconte ça dans ce clip (musique : Joe Hill, de Joan Baez) !


Art Chiviste, groupe Ici & Maintenant de la Fédération anarchistes



COP 26 : Tout ça pour ça ?

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Une fois n’est pas coutume, nous empruntons à nouveau un texte de notre camarade Jean Lemaître, auteur de La Commune des Lumières, une utopie libertaire (Portugal, 1918) et de Le vrai Christophe Colomb (contre-enquête) aux éditions Jourdan (2021). Retour en quelques réflexion sur le flop géant de la COP 26 de Glasgow...

COP26 : Flop à Glasgow... ou l'aller simple vers le désastre planétaire !

Que faut-il (le plus) retenir à la clôture de la COP26 ? Cette conférence, qui fut qualifiée « de la dernière chance » par le secrétaire général même de l'ONU...

- un échec retentissant malgré quelques petites avancées mineures, et n'engageant le plus souvent que des poignées de pays, parmi les 200 présents à Glasgow ?

- les larmes et l'émotion du président de conférence britannique, Alok Sharma, lorsqu'il a dû annoncer les conclusions riquiqui de cette conférence ratée ?

- le commentaire conclusif et tranchant de Greta Thunberg, « ce n'était que bla, bla, bla » ?

- l'hypocrisie de Boris Johnson, et ses affaires de jets privés ?

- la honte de la Belgique qui s'est présentée à Glasgow sans accord national à défendre... « Belgique land », ce pays surréaliste qui ne fait plus rire du tout - choyé par les multinationales de tous types - en voie de décomposition accélérée... ?

- la manifestation géante à Glasgow rassemblant, malgré la pluie battante, 100.000 militantes et militants associatifs courageux réclamant de leurs gouvernements respectifs des gestes forts pour le climat et le sauvetage de la planète?

- le mépris des pays les plus riches (une vingtaine de ces pays, dont la France, sont responsables de la moitié des émissions de CO2 à travers le monde) à l'égard des pays les plus pauvres (et essuyant les conséquences les plus graves, sociales, écologiques...) du réchauffement ? Ces grandes puissances capitalistes ayant envoyé au diable la revendication légitime des pays les plus pauvres de bénéficier d'un mécanisme de compensation financière en proportion des préjudices subis.

- la cruelle déception quand, à l'issue de cette COP26, a été rejetée l'exigence essentielle d'arrêter les subventions publiques (si massives) au charbon, gaz, pétrole ; ces trois énergies fossiles constituant 90% des émissions de CO2 planétaires ? En lieu et place d'une obligation en la matière, ce fut une simple « invitation » aux États membres, dont on s'attend qu'ils en fassent une boulette de papier...

Un fiasco, basé sur un peu de tout cela et la somme de tout cela… !!!

Une info a peu percé à Glasgow, la présence hyper active, dans les couloirs de la conférence, de 503 lobbyistes (officiellement accrédités au COP26) de grandes compagnies démarchant auprès des représentants des États contre les restrictions d'exploitation du pétrole, gaz et charbon. Ces nervis, ces mercenaires du grand capital œuvrant dans l'ombre et le secret ! Ces croque-morts ! Un lobby hyper efficace, à en juger par le bilan quasi nul de la conférence « de la dernière chance ».

Ma conclusion toute personnelle : pourra-t-on en venir à bout, sans combattre vigoureusement et résolument l'ultra capitalisme mondialisé, les multinationales maîtres de la planète, sans foi ni loi, cause principale du désastre auquel nous assistons sous nos yeux ?

Non à une forme d'écologie boboïsée ! Oui à l'écologie politique et sociale, que d'aucuns nomment aussi « écologie socialiste » !


Jean Lemaître



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