Intermarché, Mestdagh, Delhaize… après Makro : patrons voleurs ! « Hey… What did you expect ? »
Rédigé par ici et maintenant Aucun commentaireSubitement, y a comme un malaise. Comme qui dirait, y a même du monde qui tombe des nues. Faut y rire, faut y pleurer ? Pour l’heure, on n’en sait trop rien. Mais voilà que la série noire des exactions patronales se poursuit, au dépens, tu t’en doutes, des travailleurs et des travailleuses. On a l’air de se réveiller avec la drôle de conscience des lendemains de veilles trop arrosées. Gueule de bois carabinée. « Mince alors ? L’abus d’alcool, ça fiche donc mal au crâne ? » Au rayon des grandes nouvelles, on peut aussi ajouter qu’on a découvert l’Amérique. Que l’eau ça mouille. Ou que la nourriture pour chats a un goût de nourriture pour chats.
Bref, tout se passe comme si, tout à coup, on s’apercevait que les patrons et les actionnaires se moquaient comme d’un pastille de chlore dans leur piscine chauffée du sort des travailleurs et des travailleuses qu’ils exploitent sans vergogne.
Alors sans rire, vous attendiez quoi du monde de la grande distribution et des grandes surfaces ? Intermarché, Mestdagh et maintenant Delhaize. On passe à la franchise à tire larigot. Te résumer le machin : travailler plus pour gagner moins. Flexibilité, rentabilité, qu’ils disent. Exploitation, qu’on répond ! Foutage de gueule !
Le monde syndical se mobilise. Les travailleuses et travailleurs sont en colère. Et ils ont bien raison. N’empêche. On en a gros sur la patate, parce que le signal d’alarme, on l’avait tiré déjà en décembre 2022 et les mois qui ont précédé. Makro, tu te rappelles ? Enseigne bien connue, fleuron de la grande distrib’ pendant des décennies. Plus de 1300 travailleuses et travailleurs laissés sur la carreau le 30 décembre dernier, bonne année et bonne santé, merci et bon vent ! Et tout ça réalisé par le biais d’une merveille de petite escroquerie légale, qu’on appelle une PRJ… et qui s’assied de bon cul sur la Loi Renault. Oui, on l’a un peu mauvaise parce que pour les 1400 de Makro, on n’a pas vu de mobilisation. Ou si peu. A part quelques délégué·e·s courageux·ses et motivé·e·s, sur le terrain. Nous, on avait écrit à l’époque : « Le licenciement sans préavis des 1.400 de Makro est un test. Demain, ça sera vous ! »
Il n’est pas encore question de licenciement dans le cas de Mestdagh et Intermarché, ni de Delhaize. Mais c’est la même dynamique à l’œuvre. Le mépris de classe, le contournement du dialogue social par tous les moyens, y compris l’intimidation, et tout ça pour continuer à permettre à des actionnaires pleins aux as d’engranger encore plus de profits. Par ailleurs, le grand patron d’Ahold-Delhaize, Frans Muller, a touché en 2022 un salaire de plus de 6,5 millions d’euros. Entreprise en perdition ? Absolument pas ! Simplement ceci : saquer dans les conditions économiques et les conditions de travail du personnel pour continuer à assurer de gras dividendes à de gras actionnaires.
Si nous autres, anarchistes, tenons ce discours du « On vous l’avait bien dit ! », c’est pas pour nous faire mousser. Mais simplement rappeler qu’il n’y a pas de compromis possible avec nos ennemis de classe. Le grand patronat n’a d’autre finalité que celle de l’enrichissement personnel. Pour nous anarchistes, il n’y a pas d’autre voie que de faire barrage à cette engeance capitaliste. Bien sûr, nous affirmons notre solidarité sans réserve avec le personnel en grève de la chaîne Delhaize. Bien sûr que la lutte pour les conditions économiques s’impose à court terme. Mais si nous voyons plus loin, nous plaçons l’expropriation comme le moyen, le seul moyen d’établir les bases d’une société visant à assurer le bien-être de toutes et tous comme finalité ultime.
Notre patrie, c’est le monde. Notre loi, c’est la liberté. Vive l’anarchie !
Groupe Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération anarchiste