Mawda, ni oubli ni pardon
Rédigé par ici et maintenant Aucun commentaireCe 25 mai 2021, la Marche des Migrant·e·s appelait à un rassemblement symbolique à La Louvière en mémoire de Mawda, de toutes celles et ceux qui ont trouvé la mort sur le chemin de l’exil et aussi pour revendiquer une autre politique migratoire.
Le collectif propose également à la Ville de dédicacer un espace au nom de Mawda Shawri. Et nous étions bien loin des braillements racistes des « gens bien » et de la ségrégation, acceptée et théorisée en Europe, de millions de travailleuses et travailleurs d’origine étrangère. On pensait à ces malheureux·ses abandonné·e·s à la noyade ou laissé·e·s dans des embarcations en pleine Méditerranée, on pensait à ces millions de sans-papiers exploité·e·s dans les champs, les arrière-boutiques, les hôtels, les chantiers-usines. Et aux autres, emprisonné·e·s dans des « centres » ou des camps de concentration en Libye, en Turquie ou en Grèce.
Car pour nous, anarchistes et internationalistes, les salarié·e·s du monde entier ont les mêmes intérêts, vivent les mêmes galères. Au-delà de toute différence de langue, couleur de la peau, religion, nationalité, ils sont unis par leur condition de prolétaires, c’est à dire par l’appartenance à une seule classe. Une classe qui produit, à elle seule, toute les richesses sociales et qui est opprimée et exploitée par les bourgeoisies de tous les pays.
Alors oui, nous affirmons que le capitalisme, c’est la guerre ! La recherche de la puissance économique, la course au pognon, la folie des bénéfices poussent à la confrontation des États impérialistes. La guerre, c’est la lutte pour le partage de la plus-value mondiale, produite par les travailleuses et les travailleurs. Du pétrole ici, du gaz là-bas, une main-d’œuvre quasiment gratos de ce côté-ci, là de l’uranium...
Ce chaos impitoyable, créé par les pleins aux as et leur système, est cruel pour les populations. D’après les Nations-Unies, plus de 70 millions de personnes fuient « les conflits, les guerres, les persécutions » (1). Les grandes puissances impérialistes se livrent bataille sur notre dos. Alors, va falloir accepter nos frères et sœurs de misère ! Rejeter les bêtises proclamées et aboyées par les racistes, les souverainistes, les nazillons et les xénophobes ! C’est le principe de classe qui nous anime : nous sommes sûrs qu’avec elles et eux, notre classe sera plus solide dans sa lutte contre la bourgeoisie.
Jean Passe et Demeyer, Ici & Maintenant, groupe belge de La Fédération Anarchiste
(1) Dans le chaos mondial de l’impérialisme, Comités Internationalistes, 2019