Samedi 10 octobre. - Les travailleuses et les travailleurs des
magasins Makro ont lancé une grève afin de s’opposer
à la nouvelle organisation du travail voulue par la direction.
De manière autoritaire, le patronat veut imposer ce
bouleversement en court-circuitant les syndicats et en refusant le
dialogue avec le personnel. Avec celles et ceux qui créent
réellement les richesses !
Héroïnes
et héros hier, moins que rien aujourd’hui !
Sans aucune forme de
discussion, sans aucune démocratie, le patronat prend des
mesures qui :
• interdisent
tout choix personnel au boulot. Le bien-être au travail, c’est
pour quand?
• imposent la
flexibilité, le stress et l’insécurité au
travail
• poussent à
l’obligation de la polyvalence (sans revalorisation salariale)
• font perdre
des primes (de froid, de « tard »,...)
• brisent des
équipes bien rodées
• engendrent de
profondes modifications pour les travailleurs au niveau des horaires
• déstabilisent
l’équilibre travail/vie privée
À Charleroi /
Lodelinsart, la réussite du piquet de grève de ce
samedi prouve que les travailleuses et les travailleurs sont
déterminés, lucides et ingénieux.
Le personnel signale
qu’il faudra compter avec lui ! Avec celles et ceux qui
font tourner la société.
Le groupe Ici et
Maintenant (Belgique) de la Fédération Anarchiste salue
fraternellement et soutient totalement les équipes de travailleurs et travailleuses de ces supermarchés en
lutte !
Dans le cadre du mois international d'actions pour la libération
de Georges Abdallah
https://liberonsgeorges.samizdat.net/mobilisation/appel-a-un-mois-international-dactions-pour-la-liberation-de-georges-abdallah/
),
les militants du «
groupe Ici & Maintenant » de la Fédération
Anarchiste (Belgique) ont décidé d’apporter leur
soutien au prisonnier de la cause palestinienne arrêté
en 1984, emprisonné depuis en France. Il est libérable
depuis 21 ans...
Nous appelons à
l’intensification de la mobilisation pour la libération
de Georges !
Une, deux, trois,
mille initiatives pour la libération de Georges Abdallah !
Près de
quarante années de taule, ça suffit !
La manifestation du 13 septembre dernier à
Bruxelles pour un refinancement massif du secteur de la santé
est subitement revenue sur le devant de la scène médiatique
deux semaines plus tard. Non pas que le contenu des revendications
ait trouvé soudain un nouvel écho. C’est bien au
contraire la forme que la manifestation a prise au travers de
l’intervention de la police qui pose problème. Revenons
sur les faits !
Au
mois d’avril 2020, en plein confinement dû au Covid-19,
le collectif « La santé en lutte » lance
un appel au rassemblement qui aura lieu après l’été.
Suite à des coupes budgétaires successives durant les
dernières législatures, le personnel de la santé
entend dénoncer la dureté de ses conditions de travail,
amplifiée par la crise sanitaire de ces derniers mois et
soudainement révélée au grand jour par la
surmédiatisation des effets du coronavirus. Durant cette
période, il n’est pas inutile de rappeler que les
travailleuses et les travailleurs des soins de santé sont
présentés comme des « héros »
sur le front de la crise, soutenus au quotidien par des
applaudissements.
Nous
sommes la deuxième semaine de septembre et le grand jour
approche. Le collectif s’active sur les réseaux sociaux
pour faire circuler une pétition à l’attention de
Philippe Close, bourgmestre de la ville de Bruxelles, qui entend
interdire tout rassemblement au nom des mesures sanitaires.
L’autorisation de manifester est finalement accordée,
moyennant quelques règles (pas de cortège mobile,
regroupement des manifestants par bulles de 400 personnes et port du
masque obligatoire avec distance physique).
Dimanche
13 septembre, 13h00. Un soleil estival chauffe chaleureusement la
place de l’Albertine et le Mont des Arts. De nombreux
collectifs bien identifiables par leur banderole convergent au son de
cris et de chants. Quelques militants, dont des anti-masques,
distribuent des tracts aux personnes rassemblées dans
l‘attente du début de l’événement.
Nous rejoignons un groupe d’une vingtaine de personnes tout de
noir vêtues et reconnaissables aux quelques drapeaux noirs
arborés fièrement. Un cortège se forme alors et
se met lentement en marche sur le boulevard de l’Empereur,
scandant des slogans au rythme des percussions. Dans une ambiance
festive, les manifestants battent le pavé. Mais le cortège
est subitement contraint à l’arrêt quelque 100
mètres plus loin au niveau de la rue des Alexiens. Un
important cordon policier, avec casques et boucliers, renforcé
de nombreux véhicules, empêche tout passage, badauds et
touristes compris. Le cortège à l’arrêt, le
carrefour se transforme alors en lieu de fête. Des manifestants
dansent au rythme des tambours. Certains lancent des slogans
dénonçant la marchandisation de la santé. Tandis
que d’autres font gentiment face aux policiers déployés
en formation. Après une petite heure d’une confrontation
feutrée, les manifestants reprennent le chemin du Mont des
Arts où se donnent quelques discours de clôture par des
camarades du secteur soignant. La foule se disperse alors,
tranquillement. Certains profitent encore du soleil bien présent
pour boire un verre et discuter de l’événement.
S’il n’y a pas eu de signal officiel, chacun sent que
c’est la fin et pense doucement à prendre le chemin du
retour. C’est alors qu’un important effectif policier se
met en place, avançant en formation serrée vers la
place de l’Albertine, bousculant de leur bouclier passants et
manifestants, vociférant un mélange de consignes
données entre policiers et d’injonctions froides
adressées aux gens. Rapidement, deux cordons de policiers en
combinaisons antiémeutes, soutenus par d’autres en civil
matraques à la main, scindent le Mont des Arts et la place de
l’Albertine. Des véhicules et une autopompe sont en
position. Parmi les manifestants, la surprise est générale,
aussi grande que l’incompréhension. La manifestation
prenait fin pourtant… À quoi bon ce déploiement
soudain ? Certaines personnes désirent traverser la rue.
Elles sont froidement prises à partie. Une rumeur circule
disant que la police laisse partir le personnel soignant et vise les
« gauchistes ». La tension monte. Elle est
palpable. Des chants à l’encontre de la police se
répondent de part et d’autre du cordon. « La
police déteste la santé » ; « Nous
avons soigné ta mère, ton père et ta femme » ;
« Tout le monde déteste la police »,
etc. Sur le Mont des Arts, la police nasse les occupants. Alors que
le mouvement se disloquait, marquant une fin des évènements
assurée, la police a soudainement redynamisé les
ferveurs. La foule s’est faite à nouveau plus dense. Et
une question se partage parmi toutes et tous : pourquoi une
telle provocation des flics ? Je retrouve certains camarades
perdus plus tôt. Ils ont été témoins
d’arrestations violentes plus loin dans le centre de Bruxelles.
Plaquages, matraquages, arrestations arbitraires. Un camarade a été
pris en charge par les « street-medics », la
tête ensanglantée. Tandis qu’au Mont des Arts la
police se retire soudainement après une demi-heure de
confrontation. Un repli aussi soudain que son arrivée qui
alimente cette impression que la police voulait en découdre.
Le
lendemain, la presse se fait écho d’un rassemblement de
4000 manifestants (voire 7000 selon les sources) qui s’est
déroulé sans heurt, dans une ambiance festive. Puis
c’est le silence radio dans la presse officielle.
Sur
les réseaux sociaux, c’est un autre son de cloche. Des
témoignages et des photos circulent, attestant d’une
violence policière arbitraire et aveugle en marge de la
manifestation. Près de deux semaines plus tard, ce sont des
images diffusées par LN24 qui poussent Philippe Close à
réagir et à écarter
le commissaire Vandersmissen le temps d’une enquête
interne. Dans un même temps, la presse relaie des récits
de violences policières partagés sur les réseaux
sociaux, confrontant la version de la police à celle des
manifestants.
Quelles
leçons pouvons-nous tirer d’une des premières
manifestations post-confinement ?
Tout
d’abord que la police joue parfaitement son rôle de
déclencheur-catalyseur de violences. Légitimée
par son statut, la police se donne le droit de créer de la
tension, d’intervenir par la répression et d’agir
de telle sorte qu’elle va à l’encontre des mesures
sanitaires (arrachage de masques de manifestants ; regroupement
des manifestant en nasse générant une proximité
inutile). En somme, la police crée les conditions même
de son existence dans un cycle de tension-violence-répression
auquel elle participe activement. À nouveau, la police nous
démontre que son intérêt ne réside pas
dans la défense du peuple mais dans le maintien d’un
ordre tel qu’il est définit par l’État
oppresseur. Accessoirement, devons-nous nous inquiéter du fait
que les manifestants de la gauche radicale soient ostentatoirement
pris pour cible lors du déploiement policier ? Et si
cette confrontation avait dégénéré,
n’aurait-ce pas été cette même gauche
radicale qui aurait été tenue responsable des heurts ?
Il n’y a qu’un pas à franchir pour penser qu’il
s’agit là d’une stratégie délibérée
de la police afin de diaboliser les mouvements libertaires.
La
seconde leçon réside dans le pouvoir des réseaux
sociaux et l’usage des images privées qui y sont
relayées. C’est en effet la force des témoignages
et des images prises par les manifestants qui a permis de mettre à
jour le comportement provocateur et violent de la police, ainsi que
les révélations de dérives telles que la
présence d’un civil en train de gazer un manifestant en
présence du commissaire Vandersmissen. Plus généralement,
les photos ou vidéos prises individuellement grâce à
l’usage des smartphones et diffusées récemment
constituent autant de preuves du comportement raciste, sexiste et
arbitraire d’une police qui se sent légitime d’utiliser
la violence de façon unilatérale. Rappelons également
que ce sont d’autres images qui sont à l’origine
de l’affaire Chovanec, mettant crûment à jour la
mise en scène d’un salut nazi pendant qu’un homme
est en train de mourir, le tout réalisé par la police
aéroportuaire de Charleroi. Si chacun de ces actes, une fois
révélé au grand jour, est condamné par
les autorités policières et politiques, qualifiés
d’actes isolés et impardonnables, il reste néanmoins
bon nombre de situations laissées à la lueur des
réseaux sociaux, sans condamnation aucune et qui démontrent
la propension évidente de la police à l’usage de
la force, de la violence verbale et physique, du profilage ethnique
ou politique, d’intimidations et de provocations, etc. Afin de
poursuivre dans cette prise de conscience massive que la police n’est
que le bras armé d’un État oppresseur, nous ne
pouvons qu’encourager ces initiatives individuelles de prendre
en image la police en flagrant délit de répression.
Nous en avons le droit, jouissons-en !
La leçon la plus importante reste avant
tout la mobilisation qu’a pu mettre en œuvre le
collectif « La santé en lutte ». Nous
étions en droit d’espérer un soutien massif de la
population suite à la mise en évidence par les médias
des conditions de travail dans les hôpitaux durant la période
de confinement. Si quelques milliers de manifestants semblent peu
face à l’importance des enjeux, le collectif préfère
tirer un bilan positif de cette manifestation
et encourage à rejoindre les actions à venir afin de
faire entendre leurs revendications.
Cela peut être notamment en participant à leur prochaine
assemblée générale du 15 octobre à
Bruxelles.
Quant au collectif, créé au printemps 2019, nous nous
réjouissons qu’il soit le résultat du
rassemblement des travailleuses et des travailleurs de la santé,
qu’il revendique une autonomie et un mode d’organisation
en assemblée et qu’il décide de l’agenda de
ses actions sans se soucier de l’aval des syndicats et des
partis politiques. Parce qu’il défend des soins de santé
humains et solidaires, tout en dénonçant la logique
comptable et marchande qu’imprime le Capital dans les
structures de soin, le groupe Ici et Maintenant soutient le collectif
et les actions de « La santé en lutte ».
Groupe
Ici & maintenant de la Fédération anarchiste
Le groupe Ici & maintenant de la Fédération anarchiste est signataire du communiqué de Stand up ! Nous appelons en outre à rejoindre la contre-manifestation à Bruxelles le dimanche 27 septembre, à 14h, à la Gare Centrale, ainsi qu'à la manifestation des antifascistes grec·que·s, le samedi 3 octobre à 14h, à la Gare Centrale.
Lire la suite de L'extrême-droite est criminelle
Toutes
et tous au côté des travailleurs et travailleuses de la
santé ! On les a applaudi tous les soirs à 20h. Ou on
ne l’a pas fait, non pas parce qu’on les jugeait indignes
de notre respect et de notre considération, mais parce qu’on
se disait que les applaudissements ne devraient pas voiler les vrais
problèmes. Problèmes partagés par toutes et
tous, engendrés par des décennies de politiques
néolibérales, de coupes budgétaires, dans le
secteur de la santé et dans la sécurité sociale.
Il
est temps d’agir pour améliorer les conditions de
travail du personnel de la santé. Pas de travailleurs ni de
travailleuses victimes d’une charge de travail insurmontable,
pour compenser des moyens humains et matériels réduits
au nom de l’économie et de la logique de marché !
Il
est temps de manifester notre soutien solidaire au personnel
mobilisé. Pas de revendications communes sans mobilisation !
Il
est temps d’exiger, de rappeler, le droit à disposer de
services de santé publique gratuits et de qualité, pour
toutes et pour tous. Pas de médecine à deux ou trois
vitesses !
Il
est temps de s’opposer aux mesures de contrôle et de
traçage. Pas de société autoritaire et
antidémocratique !
La
primauté de l’économie sur le modèle
capitaliste sur tout le reste, y compris la vie humaine, a conduit un
gouvernement bricolé à la va vite devant l’absurdité
confondante de se montrer inapte à procurer au personnel
soignant le matériel de protection approprié, de tester
la population, et de provoquer un abandon innommable des personnes
vivant en maison de repos.
Ce
gouvernement ne peut être le bouc émissaire de nos
colères. Nous anarchistes pensons que les conséquences
de cette situation doivent être imputées à un
système qui s’est égaré depuis longtemps.
Un état qui reste décisionnaire tout en calquant ses
décisions sur des impératifs de gestion et de
rentabilité, sous l’influence toujours plus délétère
des mécanismes et pratiques néolibérales.
Il
faut en finir avec ces politiques qui font passer les profits avant
la vie humaine. Il faut renforcer la santé et la protection
sociale pour une société juste, égalitaire et
fondée sur une organisation autogérée. Le monde
d’après ? Ben tiens, c’est rigolo, ça. Le
monde d’après, c’est le programme des anarchistes
depuis des lustres !
Soyons
nombreuses et nombreux à participer à la Grande
Manifestation de la Santé-Grote Betoging voor Gezondheid,
ce dimanche 13 septembre, on
descend dans la rue
! Pensez à porter un masque pour veiller à la santé
de tous et toutes.