Ici et maintenant

Groupe belge de la Fédération anarchiste

Nation s’esquinte à nous faire gerber

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Un truc qui revient tout le temps, c’est la crasse. Tu peux passer ton temps à astiquer, nettoyer, frotter, la crasse finit toujours par refaire son apparition. Souvent ça commence dans les coins sombres, les recoins bien cachés, les sales petits coins… Pendant un temps, tu te dis que ça y est, c’est propret, et pour longtemps. Parce que tu passes pas ton temps le nez dans les sales petits recoins.

Puis tout à coup, ça y est, tu la vois. La crasse a fait son retour, bien visible, plus dans les sales petits coins, mais au grand jour. Elle commence à se nicher un peu partout. Elle essaye même de te convaincre et de convaincre son monde que la crasse, en fait, c’est le comble de la propreté.

La crasse porte un nom, elle porte cent noms, elle en porte tant que ça finit par entraîner des confusions. La crasse fait tout ce qu’il faut pour qu’on se trompe, pour faire croire que son combat, c’est celui des pauvres gens, des exclus du système. Elle s’arrange pour devenir l’imposture suprême, en essayant de contaminer avec ses sales pattes le trésor des luttes sociales. Elle te dit, la crasse, que les politicards, c’est tous des vendus. Que le système est pourri. Elle te fait miroiter qu’il faut leur faire payer et qu’elle se propose de leur présenter l’addition. Mais au final, elle ne cherchera rien d’autre qu’à prendre leur place et à devenir les nouveaux pourris du système. Intimidations, violences, passages à tabac… Elle dénonce même la violence policière pour mieux parler de dictature, alors que la crasse, ce qu’elle veut, c’est établir la sienne de dictature. Le règne de la crasse.

Alors nous, on pense que dans certains cas, un bon coup de brosse est nécessaire. Pour ce faire, on a opté pour une action unitaire antifa avec des camarades communistes, à Roux, sur la pierre commémorant le massacre d’ouvriers et d’ouvrières, en 1886, sur laquelle la crasse avait essayé de se déposer. Ouais, tu as bien lu. Nation a couvert de gerbe le monument de Roux, au nom des prétendues « valeurs sociales » les poussant, comme ils disent, à commémorer le 1er mai. Or tu le sais, le 1er mai représente un moment qui appartient à la lutte sociale. Il ne suffit pas d’arborer un drapeau rouge et noir pour devenir subitement le héraut de la cause ouvrière. La crasse reste la crasse. Des facho restent des fachos.

Ils sont suprémacistes blancs, ils sont l’extrême-droite. Ils s’appellent Nation, Génération identitaire, ou qu’importe le nom sous lequel ils officient, qu’ils s’infiltrent dans les rangs même des mouvements radicaux populaires, ou qu’ils jouent la carte de la respectabilité parlementaire… Ce n’est pas eux qui incarnent la mémoire des luttes sociales. Ils ne l’incarneront jamais. Ils ne seront jamais que les nervis d’un pouvoir ultra autoritaire.

Pour nous anarchistes, le pouvoir ne doit pas être conquis, il doit être détruit. Notre nation, c’est le monde. Notre loi, c’est la liberté. Vive l’anarchie !


Groupe Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération anarchiste

Mai 2021


Élimination de la discrimination raciale, vite !

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La Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale est célébrée chaque année le 21 mars, pour commémorer ce jour de 1960 où, à Sharpeville (Afrique du Sud), la police a ouvert le feu et tué 69 personnes lors d'une manifestation pacifique contre les lois relatives aux laissez-passer imposées par l'apartheid.

Le système capitaliste n’aurait pas pu devenir la structure mondiale qu’il est aujourd’hui sans l’oppression coloniale des populations d’Afrique, des Amériques et d’Asie, ni la traite des esclaves. Le racisme fait partie de son fonctionnement. Il se sert des différences raciales et régionales pour dresser les exploité·e·s les un·e·s contre les autres, pour les empêcher de s’unir contre leur véritable ennemi, la minorité qui les exploite en se remplissant les poches d’oseille : la bourgeoisie, les riches, les affairistes !

La classe des travailleuses et des travailleurs n’a rien à attendre de toutes ces divisions religieuses, nationales et raciales. Les nébuleuses populistes nous poussent à la zizanie alors que nous, les exploité·e·s de tous les pays et de toutes les couleurs, avons le même intérêt à nous défendre des agressions brutales contre nos conditions de vie, contre les blocages et les réductions des salaires, le chômage, les expulsions, contre la diminution des prestations sociales et l’allongement de l’âge de la pension, contre la violence de l’État capitaliste et ses keufs, contre toute forme de contrôle aux frontières. Notre classe sociale doit songer à se rassembler. Unissons nos forces ! Il nous faut réfléchir afin d’organiser la société sur de nouvelles bases. C’est impérieux, c’est nécessaire.

Nous ne devons jamais perdre de vue que nos ennemis n’ignorent rien des conséquences des dispositifs politiques et policiers qu’ils établissent. S’ils le font en connaissance de cause, ils sont doublement coupables, d’atteinte à la vie d’autrui et de mensonge. Le racisme d’État tue, en mer, dans les aéroports, dans les centres fermés. Nous ne devons pas non plus perdre de vue le racisme ordinaire, attisé par des groupes et partis d’extrême-droite, appelant régulièrement à la violence et à la haine xénophobes. La vieille recette qui consiste à monter les prolétaires de tous pays les un·e·s contre les autres continue de faire florès, surtout lorsque les peurs et les frustrations générées par l’exploitation capitaliste laissent quantité de personnes démunies et vulnérables, surtout dans les milieux populaires.

C’est aussi à nous, groupes et mouvements de lutte sociale, de ne pas abandonner le terrain aux populistes et aux confusionnistes de l’extrême-droite raciste. C’est à nous d’annoncer à nouveau des horizons d’espoir et de solidarité adelphiques. Sans tomber dans les travers d’un universalisme intransigeant. En comptant réellement sur la diversité des sensibilités, des cultures et en s’enrichissant réciproquement des pratiques de liberté et de délibération en provenance de tous horizons. A nous enfin, de ne pas laisser la prérogative de la lutte antiraciste aux partis, syndicats et associations subsidiées, corps intermédiaires détenteurs de la bonne conscience et du paternalisme petit-bourgeois. C’est en luttant contre les privilèges que nous pourrons avancer vers une société d’égales et d’égaux, pour l’émancipation des peuples et une société autogérée.


Groupe Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération, 21 mars 2021



Un arbre, un parc, une ZAD

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Les enjeux peuvent sembler parfois dérisoires, en réalité il n’en est rien. Lorsqu’il est question d’écologie et de protection de l’environnement, une bonne frange de suppôts souvent inconscients du capitalisme ont inventé depuis un peu plus d’une décennie un dispositif langagier qui dépolitise la problématique et déplace la conflictualité dans une posture indéfendable. TU défends les arbres, les fleurs, les petits oiseaux, les papillons, les tritons crêtés ? Pffft… Bobo, va ! Tu dénonces l’usage des pesticides, la bétonisation de zones naturelles, l’urbanisation et le développement commercial au détriment des espaces verts ? Pffft… Bien un truc d’écolo-bobo-gaucho, ça !…

Gaucho ? Ouf, l’honneur est sauf ! Y a donc bien du politique là-dedans. Certes, personne ne se sent à l’aise avec l’idée d’assumer le qualificatif de bobo : en somme, c’est une catégorie sociale qui s’apparente à la bourgeoisie privilégiée, dotée d’une prise de conscience environnementale, et à qui les privilèges économiques et symboliques permettent d’adopter des comportements cohérents vis-à-vis de l’environnement. En revanche, la prise de conscience s’arrête assez systématiquement sur le seuil de la question des privilèges de classe, justement, mais aussi sur la remise en cause du capitalisme comme responsable de l’épuisement des ressources, de la mise en péril de la biodiversité et de la destruction des écosystèmes.

Gaucho, par contre, ça nous informe sur l’endroit d’où vient l’attaque. Gaucho, c’est péjoratif, c’est celle ou celui qui suit comme un mouton une espèce de sens commun, sans réfléchir, des valeurs féministes, égalitaires, tenues pour éloignées d’une certaine réalité sociale, quelqu’un qui peut se permettre de défendre ces valeurs parce qu’il est détaché de ladite réalité (perte de repère masculiniste, gender théorie, islamisation de l’Europe, etc.). Islamo-gauchiste, le thème est à la mode outre-Quiévrain, à ce qu’on dit. Utopiste. Ou bisounours. La boucle est bouclée. Un bisounours ne fait pas de politique, donc la ramenez pas avec vos belles idées, vos arbres, vos p’tites fleurs et vos p’tits oiseaux… !

Sauf que non. Ce discours bien typé, c’est celui des fachos, notamment, c’est celui des idiots utiles de la machine à produire en détruisant. Celui des idiots utiles du capitalisme. Comme dans l’enfer de Dante, les cercles sont concentriques. C’est le cercle qui englobe tous les autres qui représente la véritable cause du problème et ce cercle, c’est celui du capitalisme, de la poursuite d’une concentration des richesses aux mains d’un cercle de plus en plus étroit, aux poches de plus en plus pleine. C’est au nom de cette dynamique mortifère que, depuis des décennies, l’exploitation des ressources, l’épuisement des écosystèmes, le sacrifice de la biodiversité sont instrumentalisés en vue de favoriser le profit. Juste en-dessous de ce cercle, des politiques malavisés s’obstinent à se convaincre et à convaincre le pôv’ monde que la solution à tous nos maux, paupérisation, chômage, déficit budgétaire, financement des pensions, etc. réside dans la croissance. Le déploiement de l’activité économique. Voire, ô imposture ! la croissance à vernis écologique, le développement durable, le capitalisme vert.

Il devient urgent de repolitiser le débat autour de l’environnement, en particulier quand on voit ce qu’un parti prétendu vert accumule comme incohérences dans des décisions où la démocratie locale est bafouée, méprisée. Vous avez dit : idiots utiles ? Mais non, voyons, c’est juste du réalisme économique, du pragmatisme politique.


Namur, capitale autoproclamée de la Wallonie, est actuellement le théâtre d’une ultime bataille. Autour d’un arbre. Un hêtre. Un hêtre remarquable. En théorie, ce statut protège ledit arbre de l’abattage. Pourtant, la décision suspendue depuis plusieurs mois est sur le point d’être mise en œuvre ce lundi 22 février. L’arbre doit tomber. Au nom de quoi ? Pour permettre - on croit rêver ! - l’extension d’une aile du casino de Namur… Ne nous y trompons, et peut-être ne nous braquons pas sur l’arbre qui masque la forêt. Ce n’est pas l’abattage d’un hêtre, fût-il remarquable, qui va accélérer la dégradation de l’environnement, le réchauffement climatique. Comme si on ne s’en doutait pas !… Oui, la terre va continuer à tourner sans le hêtre du casino. Mais cette action est symptomatique, encore une fois, d’une société qui est malade dans le choix de l’ordre de ses priorités. Qui se perd dans le choix de ses fins et de ses moyens. Et qui souffre aussi d’une imposture complète dans l’application de la démocratie locale, renforcée à travers la tartufferie d’un échevinat de la participation citoyenne.

Namur toujours, on se demande combien de temps encore les travaux, prévus de longue date, en vue de raser le parc Léopold, non loin de la gare, vont pouvoir être retardés. Les arbres doivent tomber. Cette fois, il s’agit de la construction d’un énorme centre commercial, propice à l’accueil de chaînes de grande distribution de la malbouffe et du textile. Ces enseignes qu’il est inutile de citer cumulent sans vergogne les qualificatifs de pollueurs et d’exploiteurs. Le problème est à la fois écologique et social. Non, la terre ne va pas s’arrêter de tourner pour une cinquantaine d’arbres sacrifiés au nom de l’expansion économique. Pour la suite, nous renvoyons ci-dessus.

Arlon enfin, où la ZAD tient toujours, la ZAD de la Zablière, située sur l’ancienne sablière désaffectée de Schoppach, lieu de grand intérêt écologique. Vouée à être anéantie pour y implanter un zoning commercial. La ZAD tient, malgré les menaces, malgré les annonces d’expulsion. La ZAD tient, pour combien de temps encore ? Jusqu’au moment où les impératifs économiques auront pris le dessus et inspireront aux pouvoirs locaux de se sentir autorisés à utiliser la force et la violence prétendues légales pour faire décamper les zadistes. Ces douces et doux rêveurs. Ces utopistes. Ces bisounours…. Encore une fois, non. L’enjeu politique ne peut pas être escamoté sous l’artifice d’un dispositif langagier. Une ZAD, c’est la protection d’un écosystème, c’est une façon de se grouper pour choisir la défense de la biodiversité plutôt que l’uniformisation et la standardisation d’une nature composée de parterres et de plantes en pot, plutôt que la bétonisation des sols, plutôt que la recherche du profit au prix du sacrifice de l’environnement naturel dont dépend l’équilibre de la vie. C’est aussi la poursuite d’un autre ethos, une autre manière de faire société, de vivre la communauté des êtres, à travers un mode de vie alternatif, ne dépendant pas ou peu des circuits productivistes, pollueurs et exploiteurs, anti-écologiques et anti-sociaux. Peut-être même s’y joue-t-il la recherche d’une société sans classe, sans rapport de domination, sans mainmise de l’État, où les groupes d’individus librement constitués prennent les décisions qui les concernent sans s’en remettre à des représentants fantoches, appliquant en réalité les recettes du capitalisme et du profit.

Un arbre, un parc, une ZAD… Juste pour une portion d’une petite partie du monde, ça pèse pas lourd. Multiplié, de par le monde, par dizaines, par centaines, par milliers d’hectares de nature rasés, liquidés, anéantis pour activer la machine à produire du fric au profit des nantis et des dominants, ça finit par peser lourd. On le sait depuis des décennies. On sait depuis des décennies que la machine s’est emballée et que ses conséquences ne sont pas seulement environnementales. Le choix de la ZAD, c’est aussi cela, en somme : prendre le parti de la protection des écosystèmes et de la biodiversité, indépendamment des privilèges de classe, contre la capitalisme, et contre tous ses idiots utiles, détracteurs de bobos-gauchos ou attentistes complices.

L’enjeu n’est pas négligeable, loin de là. A travers ces luttes locales, c’est le pouvoir et la domination même sous toutes leurs formes auxquels il convient de s’opposer, en vue de la réalisation d’une société autogérée, égalitaire et respectueuse des êtres autant que de l’environnement.


Groupe Ici & Maintenant (Belgique) de la Fédération anarchiste

Février 2021


Soutien aux groupes qui se mobilisent : Ramur, Collectif de sauvegarde du parc Léopold (Namur), Appel pour la sauvegarde des arbres à Namur, Zablière – ZAD d’Arlon, etc.

Autour de Jeune Nation, la nausée abonde

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La clique identitaire autoproclamée "Jeune Nation" ressort les vieilles ficelles inusables de la xénophobie anti-musulmane, parce que ça fonctionne encore, malheureusement. Pour nous, anarchistes, la place de ces nazillons reste la même : dans la poubelle des idéologies haineuses, dans les vieilleries les plus inadaptées à une société interculturelle qui va dans le sens de l'histoire.

A Lodelinsart et à Liège, les antifascistes de tout bord (le groupe Ici & Maintenant était présent) ont rapidement réagi en rappelant que l'extrême-droite n'est pas une option. La vigilance s'impose, devant le confusionnisme pataud de ces néonazis de pacotille, qui arborent sans vergogne le rouge et le noir des luttes contre le capitalisme et contre le fascisme sous toutes ses formes.

Belges, musulmans, avec un taf ou non, on fait partie de la même classe et nos ennemis communs sont le capitalisme, la bourgeoisie et le grand patronat, dont l'extrême-droite, sous couvert de passer pour des résistants, ont toujours été les valets et les chiens de garde obéissants.






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