Ce jeudi 23 juillet, Denys-Louis Colaux
nous quittait. L’écrivain belge, le nouvelliste, le
poète, le chic type, le provocateur flamboyant, l’aminche
talentueux.
Denys-Louis
Colaux était un épisodique compagnon de route de
l’anarchie. Intéressé qu’il était
par la proposition libertaire. Il regardait ça d’un œil
bienveillant.
Indiscutablement,
sa classe littéraire était reconnue. Comme son
ingéniosité, son travail et son inspiration. De
l’émeraude !
Son œuvre poétique lui a
notamment valu en 1994 le prix Émile Polak de l’Académie
royale de langue et littérature françaises de Belgique,
pour l’ensemble de son œuvre. En 1998, il reçoit
le prix Frans De Wever pour son recueil de poèmes Le
galop de l’hippocampe (Les
Éperonniers). En tant que romancier, il a été
finaliste du prix Rossel (événement majeur de la vie
littéraire en Belgique) pour Le
fils du soir, paru aux
Éperonniers en 1998. Premier Prix concours «Un
auteur / Une voix», Radio Télévision Belge
francophone (RTBF), 1998.
On lui doit aussi un important
travail autour de la réalisatrice Nelly
Kaplan : Nelly
Kaplan, portrait d’une flibustière,
Dreamland, 2002.
Mais le gaillard a des répulsions !
Il a un goût prononcé pour
la bouffonnerie et le doute. Certes ! Une misanthropie dans
le plus pur style individualiste. D’accord. Mais, il
balance aussi ses glaviots. Il sème les gnons. Il t’harponne.
Il souhaite secouer le cocotier !
En 1995, on lui décerne le Premier
Prix Concours « Scénarios contre le racisme et
l’extrême-droite », Romulus Films &
Horizon 2000. Tu vois où je veux en venir ? Il soutiendra
des événements antifascistes. Le racisme et la connerie
des zigues lui mettaient le cerveau de traviole.
Avec Verdun, il reçoit le Grand
Prix de la Communauté française de la nouvelle 1999. Un
pamphlet antimilitariste. Un gars dans la boue des tranchées.
Envapé. Un rythme haché et sec. Rarement égalé.
On dégueule sa guerre.
Compagnon de route donc. En 1993, Il
participe à La journée libertaire qui se tient à
La Louvière. Une intervention poétique en compagnie de
l’écrivain français Guy Ferdinande. A Écaussinnes
et au 65 rue du Midi/Bruxelles, Il viendra causer avec Marc Wilmet de
« Georges Brassens libertaire ». On peut le
lire parfois dans le mensuel belge Alternative Libertaire.
En novembre 2012, à La Louvière,
le jeune Papa Becaye Ba est agressé en raison de sa
couleur de peau, il est tabassé à mort. Denys sort une
carte blanche (1). Poignante, rageuse. Il file une toise à
cette société qui permet le lynchage. Il nous met en
garde. Attention aux duchnoques ! Gaffe à la résignation.
À la banalisation.
Alors oui, sans jamais se rallier
complètement, il sera un généreux complice. Un
partenaire dévoué « des fils de la
chimère/des assoiffés d'azur/des poètes/des fous.»
(2)
L'usine européenne Mactac
/ groupe Bemis a été implantée à Soignies
(Belgique) en 1967. Durant plusieurs décennies, Le nombre du
personnel oscille entre 300 et 700 personnes. Durant les années
1990/2000, on compte quelques dizaines de licenciements. Néanmoins,
les ouvriers & les militants syndicaux engagent quelques
batailles afin d'obtenir de nouveaux droits et quelques conquêtes
intéressantes.
• 2014,
Bemis revend à Platinum Equity, un fonds d'investissement
privé basé en Californie, l'usine sonégienne
Mactac. Le montant s'élève à 170 millions
de dollars.
• Avril 2015, Platinium
Equity annonce un plan de licenciements. 175 emplois sont perdus.
fermeture complète de la filiale de Genk.
• 2016, Avery Dennison
(30.000 salarié(e)s dans plus de 50 pays) annonce un
accord définitif visant à acquérir les activités
européennes de Mactac auprès de Platinum Equity pour un
prix d'achat de 200 millions d'euros , en ce compris les dettes
opérationnelles et sociales.
• 2018, gros coup de promo
dans la presse, On parle même de renaissance, de miracle!
Le site de Soignies devient en termes d'emplois la plus grosse
unité européenne du groupe américain Avery
Dennison, avec à la clé, la « création »
de quelque 250 emplois....
Une armée de CDD font
leur entrée. Pression, stress, chantage à l'emploi sont
leur quotidien. Les accidents de travail montent en flèche...
Dans le même temps, on
engage à Soignies et on délocalise en Allemagne !
En fait c'est un transfert de production : Avery
Dennison va fermer son usine située à Schwelmer dans
laquelle travaillent 400 personnes. Dehors ! Circulez, y a rien
à voir !
• 2019, Rodange
au Luxembourg, le 2 octobre, Avery Dennison inaugure
l'extension de son site de production clôturant ainsi un projet
de 65 millions de dollars visant à renforcer son
implantation industrielle en Europe. Cet investissement est l'une des
plus importantes initiatives opérationnelles d'Avery Dennison
de ces dernières années...
Comme une impression..
• Juin 2020, la direction
annonce la réduction de capacité à
Soignies, environ 220 emplois seraient affectés dont
approximativement 135 contrats à durée déterminée...
Pourtant les sommes avancées
dans les communications de la multinationale filent le vertige :
- résultat du premier
trimestre 2020: les ventes nettes sont de 1, 72 milliard de
dollars
- le chiffre d'affaires était
de 7, 1 milliards de dollars pour l'année 2019
En mars, dans les usines, les
grandes surfaces ou les hôpitaux, nous étions des
héroïnes et héros. On bossait pendant la crise
Covid19. Avec courage, nous faisions tourner la société
ou nous nous occupions des autres. En juin, juste des
travailleurs kleenex, dommages collatéraux insignifiants de la
gestion libérale, des délocalisations et de la guerre
entre monopoles capitalistes.
Ces consortiums et cartels sont
des ententes ou groupements de capitalistes qui se constituent à
partir d'un niveau élevé de concentration de la
production et du capital. Sur le plan économique, la
domination des monopoles se traduit par l'obtention de superprofits.
L'activité des monopoles,
des multinationales, entraîne l'aggravation de toutes les
contradictions du capitalisme, notamment entre le caractère
social de la production et la forme capitaliste privée de
l'appropriation des richesses et des résultats du travail.
Ça va souvent à
l'encontre des intérêts des pays où ils opèrent
et a pour conséquence une intensification de l'exploitation
des travailleuses et travailleurs. Non ?
Samedi 20 juin est une nouvelle
journée de mobilisation en solidarité avec les
réfugié.e.s.*
Des
rassemblements, des manifestations auront lieu en soutien et pour
exiger la fin de la haine contre les réfugié.e.s.
Le
Haut-Commissariat aux Réfugié.e.s de l'ONU (HCR) nous
rappelle que 79,5 millions de personnes sont déplacées
de force dans le monde. Ce chiffre, nous le savons, est minoré
car des pays ne donnent pas le nombre de déraciné.e.s
en leur sein, comme la Chine par exemple.
Plus
des deux tiers des réfugié.e.s sont originaires de
Syrie, du Venezuela, d'Afghanistan, du Soudan du Sud et du Myanmar.
Des pays rongés par la misère, la guerre, la haine. Des
pays souvent théâtres des guerres déportées
entre grandes puissances (USA, Europe, Russie, Chine).
Le
changement climatique, qui n'existe toujours pas pour certains et
certaines, amène au déplacement contraint de
populations. Rien que cette année, c’est plusieurs
millions de personnes qui ont été directement impactées
par la sécheresse, la montée des eaux ou les pluies
diluviennes.
Face
à cela, nous avons des pays qui se recroquevillent sur
eux-mêmes, qui ferment leurs frontières, qui excluent
les réfugié.e.s, les chassent, les enferment, les
emprisonnent, les criminalisent, les laissent se noyer dans la mer,
le tout avec la collaboration des forces répressives, flics,
garde-côtes et militaires. C’est le cas de l’Europe
et de la France en particulier.
Certains
pays négocient même le fait de faire enfermer des
réfugié.e.s dans des camps au sein d'un pays
limitrophe, à coup de milliards « d’aide »
versés. C’est le choix de l’UE avec la Turquie.
D'autres les « parquent » sur des îles (Grèce,
Australie…). Les gouvernants débordent d'imagination
lorsqu'il s'agit d'exclure et d’humilier !
Nous
savons aussi que des êtres humains, sans attendre les ordre
d'États, savent humilier, exploiter. Nous avons vu des
réfugié.e.s vendu.e.s sur des marchés en Libye
comme esclaves, encore récemment.
Nous
affirmons haut et fort que nous luttons pour la destructions des CRA
(Centre de Rétention Administrative) et toutes les structures
d'enfermement, de contrôle.
Nous
luttons pour l'accès à la santé et à
l'éducation gratuites pour toutes et tous.
Nous
ferons tout pour arrêter les expulsions des squats et autre
lieu de vie et nous luttons pour un logement décent pour
toutes et tous.
Pour
la régularisation (faute de mieux) de toutes et tous, ici,
là-bas, ailleurs dès maintenant. Nulle n’est
étranger nulle part.
Pour
la liberté de circulation.
Si
nous luttons pour le droit de vivre librement pour toutes et tous sur
le globe, il nous paraît évident que nous devrons aller
encore plus loin, aux racines, pour stopper ces déplacements
forcés. Les guerres, le capitalisme, les nationalismes, les
haines, les pouvoirs, les frontières et donc les nations sont
autant de choses qui doivent disparaître pour qu'un jour les
humains et humaines soient libres de vivre, où ils et elles
veulent, comme ils et elles le souhaitent.
Nous
appelons à participer massivement aux rassemblements du 20
juin partout en France et au-delà, à être en
lutte avec celles et ceux qui ne demandent que le droit de vivre.
Notre
patrie c'est le monde, notre loi la liberté. Vive l'anarchie !
Les
relations extérieures de la Fédération
Anarchiste
*
Ce
texte prend le parti d'appeler toute personne en mouvement forcé
« réfugié.e », le terme « migrant·e »
étant déjà une façon de rejeter celles et
ceux qui cherchent refuge.
Courriel envoyé à à la rédaction de Syndicats, journal de la FGTB.
Alors que la première ministre - une libérale
pourtant ! - parle de « distance de sécurité »
et de « distanciation de sécurité »,
plusieurs des articles du magazine mensuel de la FGTB Syndicats
parlent de « distanciation sociale » !
La
formulation des choses confine à l'absurde dans un des
articles où il est question de mesurer la « distanciation
sociale » en mètres !...
Trouver
une telle expression dans les pages du journal d'un syndicat
socialiste est inadmissible. Invoquer comme excuse qu’il s’agit
d’une expression relevant de l’usage courant ne l'est pas
non plus. J'en veux pour exemple que le gouvernement, lui, fait
attention à un usage approprié du mot social et parle
systématiquement de distance physique !
Surtout
que, si on réfléchit un peu, on comprend que
l’expression de « distanciation sociale »
n'a pas le sens qu'on veut lui donner. Si en Belgique il y a encore
des nobles, pour autant, il n'y a plus de distance sociale qui
contraindrait le peuple à respecter une étiquette
dégradante. Par ailleurs, il n'y a pas non plus de castes. En
revanche, il y a bien des classes sociales et une distance sociale,
un conflit, entre exploiteur.euse.s et exploité.e.s, et l’un
des buts premiers de la FGTB est de les détruire à
jamais.
Dans
le cadre d'une épidémie, il convient de respecter une
distance physique ou d’établir une barrière
physique pour se protéger. On peut donc parler de distance
physique, de distance de sécurité, de distance
hygiénique ou, plus pédant, de distance prophylactique.
Pas de distanciation sociale.
À
cause du confinement, des distances de sécurité et du
port du masque, il nous manque justement le contact social nécessaire
aux humains. C’est cela dont nous avons été
privés. Nous sommes une espèce sociale (comme l'a
rappelé la première ministre, encore une fois c'est une
libérale qui souligne ce fait, alors que j'ai entendu des
personnes de gauche parler de distance sociale… Un comble !)
Il n'est donc pas question de diminuer les contacts sociaux, mais au
contraire de les augmenter par tous les moyens disponibles ... en
respectant la distanciation de sécurité ou la
distanciation physique, pour parler comme le gouvernement (une fois
n’est pas coutume !)
Dans
le numéro de Mai 2020 du magazine Syndicats, cet
affront à nos valeurs a été perpétré
moultes fois :
-
en page 6 dans l'article "Que faire des enfants après le
déconfinement ?"
-
en page 9 dans l'article "FGTB à votre service"
-
deux fois en page 20 dans l'article "La sécurité
n’est toujours pas garantie dans le secteur des
titres-services", où on exprime la distance sociale en
mètres !
-
en page 25 dans l'article "L’aéroport de Liège,
tête de pont"
-
trois fois en pages 30 et 31 dans l'article "Retour au boulot...
mais pas sans protection" où on parle pourtant
"d'exploiter au maximum la concertation sociale" ce qui
constitue enfin une utilisation correcte du mot… !)
-
et enfin deux fois en page 32 dans l'article "Le masque : une
obligation ? Un outil essentiel de protection"
Inutile
de faire la liste de ces négations des principes de base de la
FGTB dans le numéro d'avril, tout le monde aura compris de
quoi on parle.
On
pourra bien dire : c’est un détail, mais on le sait, le
diable se cache dans les détails. Y a de quoi être
vraiment déçu que la rédaction n'ait pas veillé
à corriger cette utilisation inappropriée du mot social
dans les articles publiés !
En
solidarité... quand-même !...
Jacob,
groupe Ici Et Maintenant de la Fédération Anarchiste
Le meurtre policier perpétré contre Georges Floyd le 25
mai 2020 est une illustration terrible des actions de la police de
par le monde. Le permis de tuer entre leurs mains est
régulièrement mis en pratique contre les plus pauvres,
les plus stigmatisés.
Mais les choses
changent : aujourd'hui, les populations peuvent filmer, et même
en direct ces horreurs. C'est d'ailleurs le cas de la mort de Geoges
Floyd qui entraîne du coup un soulèvement énorme
aux USA.
N'arrêtons pas
de filmer, de documenter et de dénoncer les exactions de la
police ! Il est important de rappeler que la police se sert des même
"techniques" en France, en Belgique, et que de nombreuses
personnes sont décédé.es suite à des
contrôles durant le confinement et avant. Comment ne pas relier
le meurtre de Georges Floyd à la mort d'Adama Traoré,
victime de la technique du placage ventral ? Depuis toujours la
police ne sert qu'à protéger le Capital, l’État,
les Bourgeois et les Possédants et à écraser
toute contestation qu'elle vienne de manifestations, des quartiers
populaires ou des mouvements sociaux et syndicaux.
La Fédération
anarchiste tient à apporter son soutien aux manifestants et
dénonce les violences policières qui sont en cours
partout dans le monde (États-Unis, Chili, Hong Kong, France,
...).
Nous devons nous
passer de la police ! Nous devons repenser notre société
pour qu'un corps d’État ne puisse plus jamais avoir la
légitimité de tuer et être couvert.
Les Relations
Internationales et les Relations Extérieures de la Fédération
Anarchiste